Un chef de la notabilité connu sous le nom de Habyarimana Bisigako a été enlevé puis tué à l’arme blanche dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 avril 2025 à Kisharo, une localité rurale du groupement de Binza, en territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Son corps sans vie a été découvert le matin de ce dimanche de Pâques, gisant près de la rivière « Mayi-ya-Ivi », à la périphérie de la localité. Selon des sources locales, ce sont des agriculteurs en partance pour leurs champs qui ont fait la macabre découverte. Le corps de la victime était décapité, baignant dans une mare de sang.
« C’était vers 21 heures que Habyarimana Bisigako, chef de la notabilité Mwanzi, a été enlevé à son domicile par des inconnus armés. Il a été conduit vers une destination inconnue. Ce matin, son corps vient d’être retrouvé sans vie, égorgé. Les volontaires de la Croix-Rouge viennent de transporter son corps à son domicile pour les funérailles », rapporte une source sur place.
L’opération ciblait uniquement ce chef de base : aucun tir n’a été entendu dans la nuit. Le mobile du crime reste inconnu à ce stade.
La localité de Kisharo, située à environ 30 km de Kiwanja, sur la route Kiwanja–Ishasha, est actuellement sous contrôle du M23. Elle est plongée dans une insécurité croissante, marquée par une série de meurtres et d’enlèvements. Sous le choc, les habitants réclament des mesures urgentes pour garantir leur sécurité.
Ce nouveau drame vient s’ajouter à une série d’incidents similaires dans la région. Dans la nuit du vendredi au samedi 1er avril dernier, une jeune fille de 19 ans avait été enlevée puis décapitée dans des circonstances presque identiques. Sa tête avait été retrouvée à quelques mètres de son corps. D’autres cas similaires ont été signalés à Katwiguru et Kiseguro, localités voisines de Kisharo, depuis la prise de contrôle de la zone par le M23.
Lire aussi : Rutshuru : Deux porteurs d’armes abattus à Kiseguro lors d’un cambriolage
Des éléments présumés du groupe armé FDLR sont souvent soupçonnés d’être impliqués dans ces assassinats, mais aucune enquête formelle n’a encore abouti à des arrestations.
En cette journée de Pâques, la population locale vit dans une atmosphère sombre et angoissante, marquée par la peur et le deuil.
La Rédaction