Au Sud-Kivu, les élections arrivent, les députés sont élus et les législatures se succèdent mais la mentalité reste la même. Les élus provinciaux ont du mal à accorder un autre poste que celui de Questeur au Bureau Permanent de l’Assemblée Provinciale à la femme.
Comme pour la Législature de 2006 jusqu’en 2018, de 2018 à 2023, les députés provinciaux du Sud-Kivu ne sont toujours pas prêts à accorder une autre place à leurs collègues femmes au sein de l’organe délibérant.
Ce mercredi 17 avril, les élus du Sud-Kivu ont encore une fois élu madame Philad Furahisha Mukuyano comme Questeure de cet organe délibérant.
Celle-ci vient après Mesdames Kinja Mwendanga Béatrice et Blandine Kalafula.
Malgré le faible taux de représentation des femmes à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, leurs collègues hommes ont toujours reçu la bénédiction des chefs des partis et regroupements politiques pour prendre quatre des cinq postes au sein du Bureau Permanent.
Pour les défenseurs de la représentation de la femme, cela est un échec cuisant non seulement pour le système politique congolais mais également les animateurs et acteurs de premier plan.
En clair, dans l’intellect du citoyen Lambda soutenu par des députés provinciaux, la femme c’est la gardienne de l’argent mais pas la première à décider sur les autres, sur la marche à suivre.
Une déception d’autant plus que les séminaires de formation, les sensibilisations, les réclamations… se poursuivent depuis des années dans la province pour amener la femme à sa juste valeur.
Le ticket élu est celui de l’Union sacrée de la Nation, plateforme soutenant Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Champion de la masculinité positive, le Président Tshisekedi a porté une femme à la Primature de la RDC ; devenant une première dans l’histoire du pays.
Pourtant, son parti, sa plateforme ne semble pas suivre l’exemple d’en haut en promouvant une gouvernance inclusive.
Au-delà du bureau de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu occupé en grande partie par des hommes, l’UDPS et l’AFDC-A ont proposé des candidats Gouverneur et Vice-Gouverneur sans tenir compte de la représentation de la femme.
Selon les prévisions, ce ticket pourrait également remporter les élections sauf changement de dernière minute et finir ainsi la mise en place des institutions qui ne favorisent pas clairement la participation de la femme au premier niveau de la gouvernance.
Les dirigeants politiques du Sud-Kivu devraient peut-être apprendre de la Société Civile du Sud-Kivu dont les organisations membres viennent de hisser pour la Nième fois, une femme au poste de Présidente du Bureau de Coordination.
Des efforts devraient être fournis par les animateurs des institutions car les femmes sont autant compétentes que les hommes mais le comportement affiché jusque-là n’est pas loin du machisme où on pense que les hommes sont supérieurs et intelligents et ne devraient que prendre les premières places. Le monde a pourtant changé !
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