Les ambassades du Canada, de la Norvège du Royaume-Uni et de la Suisse disent être profondément préoccupés par la levée du moratoire sur la peine de mort en République Démocratique du Congo.
Dans un communiqué conjoint rendu public le 20 mars 2024 et consulté par La Prunelle RDC, ces embrassades rappellent qu’en vertu de ce moratoire, personne n’a été exécuté en RDC depuis 2003.
Comme plusieurs acteurs sociaux de la RDC, ces ambassades justifient leur opposition a cette décision par le faite que la peine de mort est une atteinte grave à la dignité humaine.
« Par principe, nous sommes opposées à la peine de mort en toutes circonstances. Nous estimons que l’application de la peine de mort porte atteinte à la dignité humaine, qu’il n’existe aucune preuve concluante de sa valeur dissuasive et que toute erreur judiciaire entraînant son application est irréversible et irréparable », lit-on dans ce communiqué.
Ces ambassades ajoutent que plus des deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique.
« Nous travaillons avec nos partenaires internationaux pour soutenir ce recul mondial de l’application de la peine de mort. Nous espérons que la RDC choisira de se joindre à cet effort ».
Ces ambassades ne sont pas les seules à émettre un avis contraire par rapport à cette décision.
Des acteurs de la Société Civile et défenseurs des droits de l’homme ont pensé quant à eux que des innocents risquent d’être exécutés par des règlements de compte après la levée du moratoire de la peine de mort en RDC. Pour la priorité c’est la réparation de l’appareil judiciaire.
Pour l’ADEDHO qui est une organisation de défense de droits humains par exemple, la peine de mort ne doit pas être là solution aux problèmes sécuritaires qui frappent la République démocratique du Congo.
Il appelle par ailleurs à des mesures alternatives parmi lesquelles la réparation des services judiciaires.
Il faut signaler qu’en RDC, l’appareil judiciaire n’inspire pas confiance.
Dans une sortie médiatique, le magistrat suprême de la RDC avait déclaré que la justice congolaise était malade.
Dans plusieurs coins de ce pays, ce sont des habitants qui se rendent justice.
Des cas de justice populaire sont signalés çà et là parce que des habitants ont du mal à croire en la justice.
Il faut rappeler que c’est pour des raisons sécuritaires que le gouvernement de la République Démocratique du Congo via le Ministère de la Justice a levé le moratoire sur la peine de mort.
Le gouvernement avait dit qu’à travers cette décision, il veut se débarrasser des traîtres dans son armée. Il a autorisé aux instances judiciaires l’exécution de la peine de mort suspendue depuis 2003.