L’option de réviser la Constitution se fait de plus en plus entendre en République démocratique du Congo. C’est ce que constate la Société Civile du Sud-Kivu qui s’y oppose sérieusement à l’heure actuelle.
Au cours d’une communication avec la presse à Bukavu, la Société Civile du Sud-Kivu rappelle que le pays est en guerre imposée par le Rwanda et l’Ouganda et leurs alliés internationaux.
« Deux provinces sur les 26 sont sous état de siège ; une raison suffisante de ne pas réviser la constitution conformément à son article 219 qui dispose qu’aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège… », insiste Néné Bintu, la Présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile Forces vives.
La Société Civile du Sud-Kivu rappelle par ailleurs qu’une « révision clandestine » de la Constitution avait eu lieu en janvier 2011 et l’essentiel des articles révisés a réduit de deux à un tour l’élection présidentielle, restreint le pouvoir judiciaire et favorisé aux élus ayant opté pour le gouvernement de revenir dans les assemblées.
« Bref aucune révision en faveur du peuple congolais. Certes qu’il y a des articles qui peuvent être révisés mais la société civile du Sud Kivu prend position qu’il n’est pas opportun d’opérer cette révision pendant que deux provinces sont sous état de siège et s’insurge contre toute révision des matières verrouillées à l’article 220 de la constitution notamment : les principes du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire et qu’est formellement interdite la révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne ou réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées », insiste la Société Civile.
Comme en 2015, la Société civile du Sud-Kivu compte mener une campagne « Ne touchez pas à ma constitution » et encourage les autres provinces à lui emboiter les pas.
Il faut rappeler que le Président Tshisekedi a annoncé à maintes reprises sa volonté de réviser ou de changer carrément la Constitution actuelle en RDC. Une constitution qu’il qualifie des belligérants car issus de la période post-conflit alors que le Congo était occupé par des mouvements rebelles.
Plusieurs groupes et mouvements, généralement soutenus par des partisans du pouvoir soutiennent l’initiative alors que la Société Civile congolaise se montre prudente à l’heure actuelle.
La Société Civile qui se veut protecteur de la Constitution et du respect de ses prescrits compte donc jouer sa partition pour éviter que la loi fondamentale ne soit torpillée au profit de quelques animateurs des institutions qui tenteraient de vouloir s’éterniser au pouvoir.
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