Ce samedi 19 juin 2021, le monde entier a célébré la Journée Internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. Dans un communiqué relatif à cette journée, la Fondation Panzi du Dr Denis Mukwege a fustigé le fait que la culture de l’impunité prévaut toujours en RDC, alors que, selon elle, «la seule façon pour le pays d’aller de l’avant, est de s’assurer que les crimes passés et présents soient traduits en justice, et que les survivant.es et les communautés reçoivent des réparations individuelles et collectives pour les traumatismes qu’ils ont subi.»
«La culture de l’impunité prévaut toujours en RDC. Pourtant chacun sait que les efforts de justice et de redevabilité sont les meilleurs outils pour garantir la non répétition de ces crimes abjects. Nous devons aller plus loin qu’une justice rétributive pour que toute la société puisse réfléchir à la place de la femme dans la société; à sa position économique, à l’éducation que nous donnons à nos enfants,» dit ce communiqué.
Selon la Fondation Panzi, c’est chaque jour, depuis près de trente ans, que des femmes, des filles mais aussi des hommes et des garçons, et même des bébés; sont agressés sexuellement par des hommes armés en RDC, «souvent avec extrême violence.»
«La priorité est de pouvoir assurer une prise en charge de ces victimes afin qu’elles reçoivent une assistance médicale; psychosociale, juridique et une aide à la réinsertion socio-économique. C’est quelques 60 000 femmes qui ont été prises en charge dans nos structures depuis 1999; mais combien n’arrivent pas jusqu’à chez nous ? Combien ne survivent pas aux traumatismes physiques ou se suicident ? Combien n’osent pas parler et portent le poids d’une honte qu’elles ne devraient pas porter ? Cette prise en charge holistique est primordiale, mais n’est pas suffisante, les victimes et les survivants ont aussi droit à la vérité et à des réparations,» estime la Fondation Panzi.
Celle-ci plaide pour la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle pour briser cette spirale infernale de la violence et de l’impunité. Selon elle, les crimes contre l’humanité, y compris les violences sexuelles, se poursuivent depuis des décennies parce-que les auteurs sont rarement tenus pour responsables de leurs actes.
Mais face à l’absence d’une réponse forte et adéquate de la Communauté Internationale; la Fondation Panzi du prix Nobel Denis Mukwege préconise l’adoption d’une Convention internationale pour l’élimination des violences sexuelles, comme arme de guerre.
«Le temps est venu de dresser une ligne rouge contre ces crimes qui font honte à notre humanité commune. Une ligne rouge qui serait synonyme de sanctions juridiques, politiques et économiques,» soutient-elle.
Museza Cikuru