Alors que des rumeurs persistantes évoquent des arrestations ciblées de généraux swahiliphones au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise, dément toute forme de discrimination et insiste sur le respect strict de la justice militaire.
S’exprimant lors d’un briefing spécial à la presse, le général Ekenge a rejeté les accusations de traitement ethnique différencié au sein de l’armée. Selon lui, les arrestations en cours concernent des faits individuels et non une quelconque appartenance linguistique ou régionale.
« Imaginez quelqu’un qui détourne 200.000 dollars, un autre un million de dollars… Et on dit qu’ils sont arrêtés parce qu’ils sont swahiliphones ? Non ! Chacun répond de son infraction personnelle », a-t-il martelé.
Le général a également précisé que tous les officiers concernés sont soumis aux enquêtes en bonne et due forme. Une fois les investigations terminées, les dossiers seront transférés à la justice militaire pour poursuite.
« Il n’y a pas que des officiers swahiliphones. Il y a aussi des officiers d’autres espaces linguistiques. L’armée n’agira jamais selon des considérations ethniques. »
Malgré ces assurances, des organisations de la Société civile s’inquiètent. Selon le consortium ONGDH-RDC, au moins 29 généraux sont actuellement détenus, dont 27 seraient d’obédience swahiliphone, aux côtés d’une centaine d’officiers et sous-officiers.
Parmi eux, l’ONG cite notamment le général de brigade Pierre Banywesize, ancien chef d’état-major particulier du président Joseph Kabila, interpellé à Kinshasa par les services de renseignement militaire alors qu’il s’y trouvait en attente d’un transfert pour des soins médicaux à l’étranger. L’organisation dénonce sa détention dans un lieu non révélé.
Lire aussi : RDC : L’ONG Badilika dénonce des crimes graves contre des capturés détenus à Rutshuru
Elle évoque également le général Banza Kabulo Joseph, ancien commandant second du secteur Sukola 2 au Sud-Kivu, également arrêté à Kinshasa. L’ONGDH-RDC dénonce des conditions de détention contraires aux standards internationaux des droits humains, et appelle à plus de transparence et de respect des procédures judiciaires.
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