Le procès de l’artiste Delcat Idinco a démarré ce lundi 8 mars 2021, à Beni au Nord-Kivu. Pour ce premier jour, le Tribunal a procédé à l’identification des parties au procès et l’instruction du dossier.
Dans son réquisitoire, l’organe de la loi a demandé au Tribunal de condamner M. Delphin Kinyawa à 3 mois de Servitude pénale. L’auteur de la chanson «Politiciens escrocs» est poursuivi pour -Offense au Président de la République, -Outrage aux membres de l’Assemblée nationale, et pour -faux bruits.
Alors que ses avocats ont plaidé non coupable, la sentence a été renvoyée à la date du 10 mars prochain; où cet artiste musicien connaîtra son sort.
Peu avant la fin de l’audience de ce lundi, l’on a signalé des accrochages entre les éléments de la police et quelques jeunes; qui sont venus assister à cet exercice judiciaire, et qui voulaient exiger sa libération. Pour contenir la situation, les manifestants ont été dispersés à l’aide des bombes à gaz lacrymogène, et d’autres ont été interpellés.
Un peu plus tôt, ce même lundi, le Gouverneur du Nord-Kivu a nié être impliqué dans l’affaire de cet artiste arrêté le 2 février dernier,, aux motifs d’outrage aux autorités politico-administratives du pays.
«Loin de moi l’idée d’interférer dans la procédure en cours et d’obstruer la séparation des pouvoirs ; je voudrais attirer votre attention qu’à cet effet; en ma qualité de Représentant du Chef de l’Etat; je n’ai eu vent d’aucune plainte quant à ce;» a dit le Gouverneur dans une lettre adressée au Procureur Général près la Cour d’Appel du Nord-Kivu.
Carly Nzanzu qui copie le Président du Tribunal de Paix et le chef de Parquet de Beni; demande au Procureur Général de considérer ce point de vue; «pour l’intérêt de la démocratie dans notre pays.»
Si le Gouverneur n’est pas impliqué, lui qui parle également au nom du chef de l’Etat également cité dans la chanson « Politiciens Escrocs »; plusieurs observateurs se demandent quelle autorité est derrière ce procès; qualifié par plusieurs ONGDH et mouvements citoyens, comme une entrave à la liberté d’expression.
Roger Kambale, depuis Beni