Dans un contexte marqué par des tensions et des conflits persistants, dans le sud du Sud-Kivu, l’Association Contre le Mal et pour l’Encadrement de la Jeunesse (ACMEJ) active à Katogota (Uvira) appelle à la création de Parlements Locaux Communautaires (PLC) dans la province. Cette initiative vise à renforcer la paix et la sécurité en offrant aux communautés une plateforme de représentation et de dialogue.
Pour ACMEJ, ce qui constitue le plus grand obstacle à la paix, la sécurité et le développement socioéconomique et agricole, est la « passivité » et le « conservatisme ». Les gouvernements national et provincial de la RD Congo doivent lutter contre ces deux ennemis dans tous les services politico-administratifs et sécuritaires du pays.
L’organisation rappelle que la tâche de la construction de la paix et la sécurité n’est pas une tâche exclusive des agents de l’ordre (militaires et policiers).
« Toutes les couches politico-administratives, coutumières et sociales (Société civile, y compris les défenseurs de droits humains) doivent y participer. Et tous doivent contribuer pour amener la paix et la sécurité totale à l’Est de la RD Congo. Au niveau des villages, des réunions de forums de village et des barza communautaires sont nécessaires pour discuter des problèmes de sécurité et de conflits communautaires et trouver des solutions et recommandations », insiste ACMEJ.
Ces Parlements Locaux Communautaires (PLC) seraient donc un atout. Ils pourraient être composés de représentants élus de chaque village, garantissant ainsi que les voix des populations locales soient entendues au niveau provincial.
Chaque assemblée inclurait un homme, une femme et un chef de village, chargés de relayer les préoccupations de leur communauté. Cette démarche s’inscrit dans une volonté d’inclure tous les acteurs locaux dans la prise de décision, favorisant ainsi la cohésion sociale et la résolution pacifique des conflits.
ACMEJ souligne que la mise en place de ces parlements locaux pourrait également faciliter la communication entre les autorités, les communautés et les organisations humanitaires. En créant des espaces de dialogue, les PLC permettraient d’aborder les problèmes de sécurité, de développement et de justice de manière collective et inclusive.
L’organisation appelle donc les gouvernements national et provincial, ainsi que les ONG et les agences internationales, à soutenir cette initiative cruciale. Elle croit que les PLC pourraient jouer un rôle déterminant dans la prévention des conflits et dans la promotion d’un développement socio-économique durable au Sud-Kivu.
En somme, l’établissement de Parlements Locaux Communautaires apparaît comme une solution innovante, selon ACMEJ pour renforcer la paix et la sécurité dans la région, en plaçant les communautés au cœur des processus décisionnels. ACMEJ espère que cette proposition sera rapidement adoptée pour construire un avenir meilleur pour tous.
« Il est nécessaire que ces innovations de base soient mises en place, car elles peuvent ramener la paix et la sécurité sans utiliser les armes à feu », recommande ACMEJ, qui sollicite l’accompagnement du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
ACMEJ conclut son plaidoyer par un questionnement : comment pourrions-nous nous contenter de conditions actuelles d’insécurité que traversent les populations civiles sous prétexte que, pour résoudre ce problème, on aurait besoin nécessairement d’armes foudroyantes ?
« Les innovations communautaires en vue de la recherche de la paix et de la sécurité ont une signification considérable pour le progrès communautaire et la résolution pacifique des conflits dans les pays des Grands-Lacs », conclut-elle.
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