À Lubumbashi, la dégradation avancée du réseau routier plonge les habitants dans une crise quotidienne. Rendues impraticables par les pluies de la saison, plusieurs routes clés compliquent gravement la circulation, perturbent l’accès aux services essentiels et renchérissent les frais de transport.
La Prunelle RDC a fait un tour de terrain le 5 mai 2025 pour évaluer l’étendue des dégâts.
L’avenue Joseph Kabila, aussi connue sous le nom de Manowa, reliant le centre-ville aux quartiers densément peuplés comme Luano 1 et 2, illustre bien l’ampleur du problème. « Cette route n’a pas été réhabilitée depuis des années. Ce matin, j’ai dû faire un détour, car une grande partie était impraticable. Cela fait maintenant une décennie que cette voie n’est plus asphaltée ni entretenue par les autorités », déplore Justin Kalala, habitant de Kamawa 2.
La détérioration des routes ne complique pas seulement le transport des marchandises : elle affecte aussi lourdement les déplacements quotidiens des résidents.
L’avenue de la Régie, qui traverse les quartiers de la Régie, Kasapa et le marché Moïse, est envahie par des nids-de-poule. Lorsqu’il pleut, ses portions se transforment en véritables bourbiers.
« Il est devenu très difficile de circuler ici. À chaque pluie, les trous se multiplient, et les tricycles risquent de tomber dans des flots. Les conducteurs n’ont d’autre choix que d’augmenter les tarifs pour compenser les risques », explique David Mutombo, conducteur de tricycle (ou Petita).
Conséquence directe : les prix du transport explosent. Des trajets habituellement facturés à 500 francs congolais grimpent à 1000, voire 1500 FC aux heures de pointe. « Ce n’est pas facile de vivre ici, surtout que nos revenus stagnent alors que les frais de transport explosent », confie une habitante.
Les zones comme Kilobelobe et Karavia Plateaux, situées sur le boulevard Moïse Katumbi, ne sont pas épargnées. Les embouteillages y sont fréquents, les pannes de véhicules se multiplient, et les itinéraires de substitution allongent la durée des trajets, nourrissant la frustration des conducteurs comme des passagers.
Face à cette situation, l’indignation des habitants ne cesse de croître. Beaucoup dénoncent la lenteur des réhabilitations et le déséquilibre flagrant dans l’attention portée aux différentes zones de la ville.
« On dirait que les autorités préfèrent investir dans le cœur de la ville, mais rien ne change pour nous, qui résidons à l’extérieur », regrette un résident.
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Dans les quartiers périphériques, le sentiment d’abandon est palpable. Les citoyens appellent à une réaction urgente et structurée des autorités provinciales, réclamant des investissements équitables dans l’ensemble du réseau routier.
Pour eux, la réhabilitation des infrastructures n’est plus un luxe, mais une nécessité vitale pour améliorer leur quotidien.
Moïse Kashala, depuis Lubumbashi