Intervenons-nous

Une jeune fille a tragiquement perdu la vie le mardi 14 janvier 2025, victime d’un acte de justice populaire dans le groupement de Kabunambo, dans la zone de santé de la Ruzizi, en territoire d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. L’incident s’est produit dans l’après-midi, lorsque la victime, après avoir été violemment attaquée par la population, a été secourue et transportée à l’hôpital par la Police Nationale Congolaise (PNC), mais elle a succombé à ses blessures.

Les circonstances précises de cet acte de violence restent floues, bien que certaines sources locales indiquent que l’agression aurait été déclenchée après le refus de la jeune fille d’avoir des rapports sexuels avec un homme nommé Mubalama.

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Ce dernier, après ce refus, aurait tenté de lui nuire en l’accusant des pratiques de sorcellerie, ce qui aurait enragé la population locale, déclenchant ainsi le lynchage de la victime. Malgré l’intervention de la PNC, la foule en colère a persisté dans sa violence, entraînant la mort de la jeune fille à 15 heures, heure locale.

Cet incident tragique met en lumière la problématique grandissante de la justice populaire dans la province du Sud-Kivu. Malheureusement, ces actes de violence, souvent brutaux et injustifiés, se multiplient, et les victimes sont trop souvent des femmes et des filles.

Ce phénomène, bien que lié à des frustrations sociales et des conflits non résolus, témoigne de l’inefficacité des systèmes de justice et de sécurité qui devraient garantir la protection des citoyens.

La justice populaire, où des individus ou des groupes se substituent à la justice étatique pour rendre un jugement ou punir un présumé coupable, est non seulement illégale, mais elle porte atteinte aux principes fondamentaux des droits de l’homme. Elle viole la présomption d’innocence et conduit à des exécutions extrajudiciaires, comme cela a été le cas dans cette tragédie. Pour des défenseurs des droits humains, il est crucial de rappeler que la loi congolaise stipule que personne n’a le droit d’ôter la vie à autrui, et que seul un tribunal légalement établi peut rendre la justice de manière équitable.

Face à ce drame, les défenseurs des droits humains appellent les autorités à renforcer les mécanismes de sécurité et de justice pour prévenir de tels actes de violence.

Nombreux estiment qu’il est également essentiel de mener des campagnes de sensibilisation pour éduquer la population sur les dangers et l’illégalité de la justice populaire. La justice doit être rendue de manière formelle, en respectant les procédures légales et les droits de chacun.

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Les autorités doivent redoubler d’efforts pour garantir la sécurité des citoyens et assurer que de tels actes de violence ne se reproduisent pas.

Il faut souligner que la justice populaire ne peut en aucun cas être une solution, car elle engendre plus de souffrance et d’injustice pour les victimes, leurs familles et la société dans son ensemble.

La lutte contre la justice populaire passe par la responsabilisation de chacun, la promotion des valeurs de paix et de respect des droits humains, et la mise en place de mécanismes de sécurité efficaces pour protéger les individus, en particulier les plus vulnérables.

Vinciane Ntabala

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