Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu exprime une profonde inquiétude face à l’augmentation des menaces et des violences à l’encontre des acteurs sociaux dans la province. Cette recrudescence de l’insécurité, alimentée par des personnes non identifiées, touche non seulement les travailleurs sociaux, mais aussi la population civile, qui subit de plus en plus d’attaques violentes. Braquages, barricades, barrières improvisées et autres formes de nuisances sont devenus monnaie courante, exacerbant ainsi une situation de plus en plus alarmante.
La situation sécuritaire dans la province, marquée par un climat de terreur et d’incertitude, engendre des conséquences dramatiques.
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Parmi les violences les plus récurrentes figurent les banditismes armés, les assassinats ciblés, les enlèvements (kidnappings), les tortures, les rançonnements, les viols et autres violences sexuelles, ainsi que les vols à main armée.
Ces actes de barbarie plongent davantage la population dans une pauvreté croissante, laissant derrière eux des veuves, des orphelins, et une population désemparée, tandis que le développement des communautés reste entravé.
Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu rappelle que ces violences trouvent leurs racines dans plusieurs facteurs : la présence de groupes armés locaux et étrangers, les conflits fonciers et liés à la transhumance, ainsi que les conflits de pouvoir coutumier.
À cela s’ajoutent des violences basées sur le genre, des conflits liés aux activités minières, la justice populaire et l’exploitation des enfants dans des activités illégales. Ces phénomènes de violence se répètent sur tout le territoire de la province, affectant de plus en plus de localités, y compris des zones comme la Commune de Bagira.
Un exemple récent de cette violence ciblée est l’agression du Vice-Président de la Société Civile Noyau Communal de Bagira, Prince Centwali, qui a été brutalement attaqué le 3 novembre 2024 devant sa maison. Après avoir été torturé par des assaillants, il a perdu six dents. Ce dernier venait tout juste de sortir d’une cérémonie de deuil chez un voisin et se trouve actuellement sous traitement médical dans une structure sanitaire de la région.
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Ce type d’attaque souligne la gravité de la situation et l’ampleur de la menace qui pèse sur les défenseurs des droits humains et les acteurs sociaux de la province.
Face à cette situation, le Bureau de Coordination de la Société Civile condamne fermement ces actes de violence, les qualifiant de provocations contre ceux qui travaillent pour le bien-être de la population.
L’organisation appelle à une mobilisation générale pour faire face à ces menaces et appelle les acteurs sociaux à renforcer leurs mécanismes de protection. « Trop, c’est trop », insiste Samy Jean Takimbula, Vice-Président et Président ad intérim de la Société Civile du Sud-Kivu, soulignant qu’il ne souhaite voir aucun autre sang versé.
En conséquence, plusieurs recommandations ont été formulées pour lutter contre cette insécurité grandissante. Le Bureau appelle les acteurs de la société civile à s’unir pour contrer ces menaces.
Il encourage également les structures de protection à intensifier leur travail de formation et d’information sur les risques et les pratiques sociales de protection, afin de mieux préparer la population et les acteurs sociaux face aux dangers.
Les services de sécurité doivent quant à eux identifier les responsables de ces agressions et les traduire devant la justice pour qu’ils répondent de leurs actes. Enfin, les entreprises de télécommunications sont invitées à renforcer l’identification des utilisateurs de leurs cartes SIM afin d’éviter que ces malfrats n’en fassent un usage abusif pour commettre des actes criminels.
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Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu appelle enfin la population à rester vigilante, à dénoncer tout mouvement suspect et à contribuer ainsi à la préservation de la sécurité collective. L’engagement de chacun est essentiel pour inverser cette tendance inquiétante et permettre à la province de retrouver un climat de paix et de stabilité.