Après une série d’incidents violents impliquant des tirs désordonnés et des arrestations arbitraires de la part des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) à Minembwe, dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu), la Société civile locale exige le départ immédiat de la brigade en poste et son remplacement par une unité plus apte à restaurer la sécurité. Cette revendication a été formulée à La Prunelle RDC ce mardi 5 novembre 2024.
Les événements qui ont déclenché cette réaction sont une recrudescence de l’insécurité dans la zone, marquée par des tirs incontrôlés et des arrestations jugées arbitraires par les autorités civiles.
Selon Mufashi Santos, Vice-président de la Société civile de Minembwe, plusieurs incidents ont terni la réputation de la brigade dirigée par le Colonel Mwamba Jean-Pierre, commandant de la 21ème brigade des FARDC.
Le 2 novembre dernier, un commerçant local, Jean-Paul Kibambazi, a été blessé par des tirs en désordre émis par les militaires alors qu’il se trouvait à proximité de l’hôpital général de Minenge. Il a depuis été admis à l’hôpital général de Mikenge pour recevoir des soins.
La Société civile de Minembwe rapporte également plusieurs arrestations douteuses. Le 2 novembre, un agent de l’État, Mutware Manutsi, travaillant pour le service des mines, a été arrêté par les FARDC.
Il est accusé à tort d’être le chef de renseignement du groupe d’autodéfense Twirwaneho, une accusation que la société civile réfute catégoriquement.
Un autre incident a concerné un enseignant d’une soixantaine d’années, arrêté sous prétexte que ses vaches auraient ingéré un drone de l’armée. Cependant, aucune preuve tangible n’a été présentée.
Après une semaine de détention, cet enseignant a été libéré moyennant le paiement d’une amende de 50 dollars américains.
Le 3 novembre, un chef de sous-village dans la localité de Runundu, Gahanuzi Budederi, a été arrêté dans des circonstances similaires et serait actuellement détenu dans un conteneur transformé en cellule de détention, selon les témoignages recueillis.
Les agissements de la brigade du Colonel Mwamba ne se limitent pas à Minembwe. Le vice-président de la Société civile indique que cette même brigade, basée à Mikenge, dans la région d’Itombwe (territoire de Mwenga), est accusée de terroriser la population locale.
La semaine dernière, un homme a été tué après avoir tenté de venir en aide à sa femme, détenue dans un cachot militaire sous l’accusation d’avoir refusé d’avoir des relations sexuelles avec un soldat.
Le 4 novembre, des tirs en désordre ont de nouveau eu lieu, blessant un commerçant, Jean-Paul Kibambazi, qui a été transporté à l’hôpital général de Mikenge pour des soins d’urgence.
Face à cette situation de plus en plus inquiétante, la Société civile de Minembwe réclame le remplacement immédiat de la brigade des FARDC en place, soulignant que les forces actuelles ne parviennent pas à garantir la sécurité des habitants.
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Elle appelle également les autorités compétentes à intervenir et à envoyer des unités FARDC capables de restaurer la paix dans la région.
Enfin, elle interpelle le gouvernement de la République Démocratique du Congo ainsi que les organisations de défense des droits humains, afin qu’ils prennent des mesures fermes contre ces violations des droits fondamentaux.
Les responsables de la Société civile soulignent que si rien n’est fait, cette situation pourrait plonger la région dans un cycle de violence encore plus destructeur, dans une zone déjà extrêmement fragile.