Intervenons-nous

La grève des enseignants de l’école primaire du secteur public se poursuit, mettant en lumière une situation alarmante pour l’éducation dans la province du Sud-Kivu. La Société Civile du Sud-Kivu a exprimé ses préoccupations et a formulé des recommandations urgentes, notamment un appel à la reprise des cours pour sauver l’année scolaire.

Dans une déclaration récente, la Société Civile a pris note du paiement tardif de la prime de gratuité pour les deux derniers mois ainsi que de la somme de 50.000 FC promise par le gouvernement. Bien que ces avancées soient saluées, l’organisation souligne qu’il est inacceptable que les enseignants soient payés avec un tel retard. Le salaire, ayant un caractère vital, ne doit pas être sujet à des retards qui aggravent la précarité des enseignants, contraints de s’endetter pour subvenir à leurs besoins.

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En outre, la Société Civile a alerté sur les conséquences graves de cette grève sur les enfants non scolarisés, surtout en cette période de pénurie d’eau à Bukavu. Les enfants courent des risques accrus, et l’inactivité scolaire pourrait entraîner des conséquences désastreuses à long terme.

Des parents d’élèves, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, ont même commencé à verser des primes sous d’autres formes afin de maintenir les écoles ouvertes. Cependant, la Société Civile déplore l’absence de dialogue inclusif dans les discussions menées à Bibwa, où seuls les syndicats des enseignants étaient présents, laissant de côté les gestionnaires d’écoles et les représentants des comités de parents.

Pour éviter une année blanche, la Société Civile exhorte l’État congolais à répondre aux besoins des enseignants tout en encourageant ces derniers à reprendre le chemin de l’école. Un appel est également lancé pour associer les comités de parents et les gestionnaires d’écoles dans la lutte pour le bien-être des élèves. Une évaluation des engagements pris par l’État est prévue dans trois mois pour faire le point sur la situation.

« En vue de sauver l’année scolaire et d’ éviter que l’UNESCO ne déclare une année blanche , la Société civile recommande à l’Etat congolais de faire droit aux besoins des enseignants et demande à ces derniers de reprendre le chemin de l’école et de continuer la lutte en associant les comités des parents et les gestionnaires des écoles pour le bien-être des enfants et de faire une évaluation trois mois après en vue de se rendre compte de l’état de respect des engagements pris par l’Etat congolais », dit la déclaration.

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Parallèlement, la Société Civile dit avoir été alertée sur des abus et des maltraitances dans certaines écoles privées, allant du non-paiement des salaires aux violations des droits des enseignants et des élèves. L’organisation appelle le gouvernement provincial à prendre des mesures rapides pour garantir un environnement éducatif sûr et respectueux.

 Dans un contexte où la qualité de l’enseignement se dégrade, la Société Civile a validé une feuille de route à soumettre aux députés provinciaux. L’une des priorités est le vote de propositions visant à stabiliser les frais scolaires afin de soutenir le système éducatif du Sud-Kivu.

« Le Bureau de Coordination de la société civile a validé la feuille de route à remettre aux députés provinciaux pour les 5 ans de leur législature et une priorité est accordée au vote de la proposition d’édits portant fixations de frais innovants en vue de soutenir le système éducatif au Sud-Kivu et pense que c’est l’une de solutions durables d’améliorer le salaire des enseignants et la qualité de l’enseignement car la qualité se dégrade au jour le jour ».

Vinciane Ntabala

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