Les Conseils Communaux de la Jeunesse (CCJ) des communes de Goma et Karisimbi dénoncent une vague de spoliation d’espaces publics et d’aires de jeux dans la ville de Goma, actuellement sous occupation de la rébellion de l’AFC-M23 et de ses alliés. Dans une déclaration conjointe rendue publique ce jeudi 8 mai 2025, ces structures tirent la sonnette d’alarme et pointent du doigt des réseaux mafieux opérant avec la complicité présumée de certains officiers du M23.
Selon ces jeunes leaders, des individus « véreux » agiraient sous la protection de certains cadres militaires du M23 pour s’emparer de sites communautaires stratégiques dans les communes de Goma et de Karisimbi. Ils évoquent des « manœuvres » organisées visant à transformer ces espaces publics en propriétés privées à des fins personnelles ou commerciales.
Parmi les sites menacés dans la commune de Goma, figurent :
- La concession du Gouvernorat et de l’Assemblée Provinciale au quartier Lac-Vert ;
- Le stade dit « Sotraki » à Kyeshero ;
- L’espace dit de la Révolution au quartier Himbi (en face du musée) ;
- Les installations de la REGIDESO, du Conseil Provincial de la Jeunesse et du Cercle Sportif ;
- Le site destiné à un centre de santé médicalisé urbain à Lac-Vert.
Dans la commune de Karisimbi, sont notamment concernés :
- Le terrain Kabasha à Ndosho ;
- Le terrain du Cinquantenaire ;
- Le terrain de Lushagala à Mugunga.
Les CCJ accusent un réseau mafieux déjà actif lors de la première occupation de Goma par le M23 en 2012, d’être à la manœuvre. Parmi les noms cités figurent le Major Kizito Nterekero, Hervé Mobutu, Papy (de l’équipe de démolition de la mairie de Goma), ainsi que certains opérateurs économiques que les jeunes affirment avoir rejoint les rangs du M23. Ce réseau aurait déjà été impliqué dans des tentatives similaires sous la direction du Colonel Vianney Kazarama, que les jeunes désignent comme étant revenu à Goma.
Face à cette situation, les présidents des CCJ, Claude Rugo (Karisimbi) et Jules Ngeleza (Goma), appellent les autorités nationales et la communauté internationale à une action urgente pour mettre fin à ces pratiques de spoliation. Ils lancent également un appel à la population : ne pas céder à ces transactions illégales et s’abstenir d’acheter des terrains situés dans ces espaces litigieux. « Tout achat effectué dans ces conditions est nul et non avenu », préviennent-ils.
« La défense des biens publics est un devoir sacré », martèlent les deux présidents de jeunesse, qui réaffirment leur engagement à protéger les acquis communautaires dans un contexte sécuritaire déjà très fragile.