À l’issue des États généraux de la Justice, tenus à Kinshasa sous le haut patronage du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a pris un engagement ferme : la création d’une commission provinciale dédiée à l’application des recommandations issues de ces assises historiques.
La clôture de cet événement majeur, organisé par le Ministère national de la Justice sous le thème « Pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? », a marqué une étape cruciale dans la quête de réformes du système judiciaire congolais.
Un diagnostic sans concessions
Pendant dix jours, environ 4.800 participants, parmi lesquels des magistrats, experts nationaux et internationaux, universitaires et activistes des droits humains, ont dressé un état des lieux du système judiciaire congolais. Les discussions ont permis de mettre en lumière des failles profondes telles que la corruption, l’impunité, le manque de moyens et l’accès difficile à la justice pour les plus vulnérables.
Parmi les recommandations phares figure la transformation du Conseil Supérieur de la Magistrature en Conseil Supérieur de la Justice, une structure renforcée et représentative, incluant la Société civile pour plus de transparence et d’efficacité.
Intervenant en marge de la cérémonie, le Gouverneur Purusi Sadiki a souligné l’urgence d’agir dans le Sud-Kivu, où les dysfonctionnements judiciaires sont tout aussi alarmants.
« Ça fait déjà 4 mois que je suis Gouverneur de la province du Sud-Kivu. Force est de constater que nous n’avons pas aussi accès à la justice comme il le fallait. Donc, la justice y est aussi malade comme dans toute la République. Je suis très content de voir qu’une décision a été prise. Parmi les recommandations, la réhabilitation du système judiciaire. C’est-à-dire, donner plus de moyens au système judiciaire pour qu’elle puisse bien fonctionner. Et à côté de ça, il a été décidé que les mauvais soient punis et extirpés du système judiciaire car, aujourd’hui nous faisons face à des sérieux problèmes de ce côté. Non seulement, nos magistrats et acteurs judiciaires n’ont pas les moyens pour fonctionner mais aussi, nombreux d’entre eux sont très corrompus. Les maisons et terrains de l’Etat sont vendus illégalement et j’espère que le processus qui vient d’être lancé va permettre à nos populations du Sud-Kivu d’être réhabilitées dans leurs droits, avoir une justice éthique, équitable, raisonnable et juste. », a-t-il déclaré.
Le Gouverneur a annoncé la mise en place imminente d’une commission provinciale spéciale qui regroupera les acteurs judiciaires et autres parties prenantes clés. Cette commission aura pour mission d’assurer le suivi et la mise en œuvre des recommandations, avec un objectif clair : restaurer la confiance dans le système judiciaire et garantir une justice équitable pour tous.
Lors de son discours de clôture, le Président de la République a rappelé la nécessité d’une réforme en profondeur du secteur judiciaire.
« Ces assises ont révélé les failles héritées de décennies de crises et de négligences : corruption, absence d’indépendance, manque de moyens, et obstacles d’accès pour les plus démunis. Il est temps d’agir avec urgence », a martelé Félix Tshisekedi.
Pour le Sud-Kivu, cette dynamique de réforme marque un tournant. Le Gouverneur espère que ces efforts contribueront à une justice plus éthique et équitable, où les droits des populations seront pleinement respectés.
En quittant Kinshasa, Jean-Jacques Purusi Sadiki a rencontré des acteurs clés au Palais du Peuple pour renforcer les partenariats nécessaires à la mise en œuvre de ces réformes. La commission qu’il projette de créer sera le socle d’une nouvelle ère judiciaire dans la province, tournant la page des injustices passées.