Intervenons-nous

Le députe national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa évoque trois obstacles qui depuis plusieurs semaines empêchent, selon lui, les habitants de la province du Nord-Kivu, dans l’aire opérationnelle 3, à accéder aux centres d’inscriptions pour se faire enrôler et obtenir de leurs cartes d’électeurs.

Lors d’une conférence débat animée ce vendredi 24 mars 2023 à Goma, l’élu du parti de Martin Fayulu cite notamment les terroristes du M23 qui ont perturbé toutes les activités dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, dans la partie Sud de la province du Nord-Kivu.

Il cite également les Forces démocratiques alliées (ADF), qui malgré, les opérations conjointes FARDC-UPDF, continuent d’attaquer les grandes agglomérations du territoire de Beni.

Selon lui, le troisième obstacle, sont des irrégularités de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pour lui, la CENI empêche les habitants de la ville de Goma, Nyiragongo et Butembo de se faire enrôler, suite notamment au non-paiement des agents et policiers commis aux centres d’inscription, mais aussi la qualité des cartes ou encore des kits électoraux fournis à la CENI par la société asiatique « MYRU SYSTÈMES ».

En conséquence, le territoire de Rutshuru ne compte que 4% des électeurs attendus, selon lui. Et si rien n’est fait, cette partie risque de perdre 7 sièges. Il en est de même pour le territoire de Masisi qui dit-il, en réalité n’a enrôlé que de 2% des électeurs attendus.

Suite aux attaques à répétition dans le territoire de Beni, la CENI n’y a enrôlé que 32% des électeurs. Cette zone pourra perdre 3 sièges lors de la répartition prévue en mai prochain, affirme cet élu.

« Nous avons partagé la souffrance, la douleur de toute la population du Nord-Kivu du fait que trois ennemis se posent devant nous pour nous empêcher d’accéder à la carte. Le premier ennemi c’est le M23, qui a kidnappé nos compatriotes qui sont à Rutshuru et à Masisi de sorte que à ces jours où le territoire de Masisi, ce seulement 2% de la population des électeurs attendus qui ont accédé à la carte à cause du M23; à Rutshuru , ce seulement 4% des électeurs attendus qui ont accédé à la carte. Et à ce taux, le Rutshuru et Masisi, si rien ne fait à la date du 11 avril 2023, date de la clôture d’enrôlement, selon la promette prolongation de 10 jours tel que annoncée par la CENI, Rutshuru risque de perdre 7 sièges, également 7 sièges pour le Masisi. Le deuxième ennemi c’est l’ADF, en territoire de Béni. Depuis le lancement de l’enrôlement, la chefferie la plus peuplée de Béni territoire qui est Bashu fait l’objet de beaucoup d’attaques. Le 9 mars, il y a eu attaque et la population a fui et les kits ont été amenés au dépôt en Béni ville. C’est le même cas pour le secteur de Rwenzori. Actuellement, le taux d’enrôlement en territoire de Béni s’élève à 32%, si rien n’est fait, à la date de clôture des opérations, le territoire de Béni risque de perdre au moins 3 sièges alors que Béni avait déjà perdu deux sièges à 2011, ce qui fera un total de 5 sièges perdus depuis 2011. C’est inacceptable,» a relevé JB Kasekwa.

Et d’ajouter que:

«Premièrement, la CENI refuse de payer les agents des centres d’inscription ainsi que les policiers. Depuis le 16 février jusqu’à ce jour, alors que dans l’aire opérationnelle 1 , les agents étaient payés tous les 15 jours et jusqu’à ce jour , à la clôture de l’enrôlement dans l’aire opérationnelle 1, aucun agent commis aux opérations n’a aucun mois impayé; malheureusement dans l’aire opérationnelle 3, aucun agent n’est payé jusqu’à ce jours. Deuxièmement manière d’agir de CENI, celle-ci a frappé le peuple congolais dans la passation des marchés des kits électoraux alors qu’en 2018, nous avions des kits qui produisaient des bonnes cartes d’électeurs qui sont encore en bonne état jusqu’aujourd’hui. Les kits de 2018 produisaient des photos en couleur. Les machines étaient capables d’enrôler au moins 200 personnes par jour. Pour frapper le peuple congolais, le bureau CENI, surtout Kadima a passé une commande avec la même société qui avait produit des bonnes machines à 2018 pour 2023, la carte est de mauvais état, elle s’efface déjà en deux semaines de sorte que jusqu’au 20 décembre 2023, plus personne n’aura une carte lisible », poursuit-t-il.

Le député Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa affirme que s’il n’y a pas prolongation des opérations dans l’aire opérationnelle 3, la population et les mouvements citoyens doivent se mobiliser pour une manifestation pacifique.

« Nous devons demander à la cour de comptes de faire un audit de la manière dont le marché entre la CENI et MYRU SYSTÈMES a été passé. Et nous devons demander à la justice d’arrêter monsieur Kadima par ce qu’il expose le peuple congolais à des préjudices. Nous avons enregistré des morts notamment le compatriote, père de trois enfants qui a été tué à Kasindi devant le centre d’enrôlement de Kamirongo. Nous avons enregistré des femmes violées à Goma. Nous avons enregistré des femmes enceintes bousculées, tout cela de la volonté délibérée de M. Kadima, il doit être arrêté. Enfin, nous demandons aux mouvements citoyens, à la société civile et l’ensemble de la population de Goma de se mobiliser comme un seul homme par la manifestation pacifique. Nous n’avons pas droit que la CENI nous conduise aux élections qui vont créer le chaos demain. S’il y a chaos demain, contestations dans le Haut-Katanga, dans le Nord-Kivu, avec la menace des ADF, du M23, le pays risque d’imploser. Ne laissons pas les mains libre à Kadima », renchérit-il.

Magloire Tsongo depuis Goma

Share.

Un commentaire

  1. Pingback: Le député Kasekwa est formel : « ça ne sert à rien d’être élu député si nous perdons le Nord-Kivu »

Leave A Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.