Le Comité Laïc de coordination (CLC) dit suivre avec inquiétude, l’échange des courriers entre le vice-premier ministre, ministre de la justice et les magistrats.
Il dénonce à cet effet, des manœuvres politiques tendant à décourager les magistrats impliqués dans les dossiers de 100 jours du chef de l’État.
«Ces échanges démontrent à suffisance qu’il y a des manœuvres tendant à orienter, au mépris de l’indépendance du pouvoir judiciaire, les actes de la magistrature en fonction d’une appréciation intéressée et partisane,»
Pour le CLC, le fait, pour le Ministre de la justice, de donner son avis sans aucune réserve sur la possibilité ou non d’accorder la liberté provisoire à un justiciable, d’adresser des correspondances aux autorités judiciaires sur des enquêtes ouvertes, et de vouloir se comporter en membre du conseil supérieur de la magistrature pour des inspections inappropriées, une dérivé flagrante qui violerait la loi fondamentale de la République.
Par ailleurs, le CLC a rappelé que la constitution stipule que les juges ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi.
Cette structure proche de l’église catholique tient donc à dénoncer toute tendance insidieuse qui viserait à briser et à décourager les efforts de nos magistrats intègres. Cela pour des intérêts partisans ou dans le but de protéger des partenaires politiques.
Il tient à rendre hommage à leur courage qui insuffle un vent nouveau dans la lutte contre l’impunité et leur demande de garder cet élan,
Enfin, le CLC lance une sévère mise en garde contre quiconque, de quelque appartenance ou obédience politique que ce soit, qui briserait l’élan de la
justice à mener ses investigations en toute indépendance.
Gracieuse Wany S.