Ebola, l’un des virus humains les plus mortels, peut se cacher dans le cerveau pendant plusieurs années malgré les traitements. C’est ce qu’ont observé des chercheurs américains chez des singes qui ont survécu à l’infection initiale.
Dans une expérience menée sur des primates non humains, l’U.S. Army Medical Research Institute of Infectious Disease a mis en évidence la capacité du virus Ebola à se cacher dans le cerveau pendant des années.
« Nous avons observé qu’environ 20 % des singes qui ont survécu à une dose létale du virus Ebola après un traitement à base d’anticorps monoclonaux présentent toujours une infection persistante – spécifiquement dans le système ventriculaire du cerveau dans lequel le liquide céphalo-rachidien est produit et circule – et même lorsque Ebola a été éliminé des autres organes », explique Xiankun Zen, directeur de l’étude publiée dans Science Translational Medecine.
Ebola à Beni : des premiers vainqueurs sortis du centre de traitement https://t.co/N6KzJiUlTw
— LAPRUNELLERDC.CD (@laprunellerdc) November 4, 2021
Selon lui, le cas de deux singes a été particulièrement inquiétant. Les animaux ont survécu à l’infection initiale, mais sont finalement décédés des suites d’une résurgence de la maladie.
Ebola a persisté dans le cerveau de singes traités avec des anticorps monoclonaux
La présence persistante du virus Ebola dans le cerveau a induit la mort des épendymocytes – une famille de cellules qui font partie de la barrière hémato-encéphalique du plexus choroïde.
Une inflammation locale sévère s’ensuivit et le virus s’est propagé dans tout le système ventriculaire du cerveau causant la mort des animaux. Le virus Ebola peut aussi se cacher chez l’être humain.
En 2021, des scientifiques ont analysé le cas d’un homme chez qui le virus est resté latent pendant cinq ans dans ses testicules. Il aurait ainsi contaminé une femme en Guinée, ce qui a déclenché une flambée épidémique dans la région.
Si les vaccins et les traitements contre Ebola permettent de contenir les flambées épidémiques, les scientifiques alertent aussi sur la nécessité d’un suivi sur le long terme des survivants pour prévenir les cas de recrudescence.
Le virus Ebola est un des virus humains les plus mortels connus, avec plus de la moitié des infectés qui succombent à la maladie.
Avec Futura Sciences