Le Gouvernement Provincial du Nord-Kivu appelle la Cour Pénale Internationale (CPI) à ouvrir des enquêtes sur des présumés crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Appel lancé lundi 6 mai quelques heures seulement après des nouveaux bombardements ayant coûté la vie à plusieurs civils dans des camps des déplacés sur Lac-Vert et Mugunga dans la ville de Goma, Chef-lieu de la province.
Dans un point de presse tenu à Goma ce lundi 6 mai, le gouvernement qualifie l’acte commis par ces rebelles de « génocide » et autres violations graves du droit international Humanitaire.
Le gouvernement justifie cela passant par des bombardements dans des camps des déplacés et des exécutions sommaires dans d’autres agglomérations occupées par les rebelles.
« Sur base de tous ces faits avérés, le Gouvernement Provincial du Nord-Kivu souhaite voir la Cour Pénale internationale ouvrir immédiatement une enquête sur les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide et autres violations graves du Droit International Humanitaire commis par l’Armée Rwandaise et le M23 depuis 2022 à ce jour, notamment le bombardement des camps des déplacés de guerre dans les environs de la Ville de Goma et exécutions sommaires dans d’autres agglomérations », dit le gouvernement provincial.
Par ailleurs, le gouvernement provincial souhaite une action concrète contre le Rwanda.
« Les pays qui soutiennent le Rwanda, de lui exiger de retirer immédiatement et sans conditions toutes ses troupes sur le sol congolais et de respecter son intégrité territoriale, son indépendance politique, économique conformément à la Chartes des Nations-Unies ainsi les règles des droits de l’Homme et du droit international Humanitaire », note un communiqué lu par Madame Prisca Kamala, Conseillère du Gouverneur et chargée des Affaires Sociales et Humanitaires.
À en croire le Gouvernement provincial, des telles attaques contre les civils déjà fragilisés par les guerres d’agression Rwandaise constituent une « double peine » inacceptable contre les populations.
« L’impunité de ces criminels encourage les massacres des civils et défie la communauté internationale face à ses missions de maintenir la paix et la sécurité internationale », ajoute le communiqué.
Et de poursuivre:
« Le Conseil de sécurité devra constater que les comportements du Rwanda face à la RDC et aux populations de ce pays constituent une menace permanente contre la paix et la sécurité internationale. En conséquence, le Conseil de Sécurité devrait proposer des sanctions ou mesures coercitives appropriées contre le Rwanda sur base des articles 41 et 42 de la charte des Nations-Unies étant donné que les recommandations lui adressées par les grandes puissances et les pays de la région n’ont pas pu le faire fléchir faisant ainsi du conflit de la RDC une guerre oubliée ».
Pour rappel, un récent bombardement du camp de déplacés de Goma a fait au moins 14 morts et plus de 30 blessés selon les autorités provinciales qui attribuent l’attaque aux rebelles du M23. Les condamnations nationales et internationales n’ont pas tardé mais l’action internationale contre les auteurs n’arrive toujours pas.
Pourtant, plusieurs exactions sont attribuées au M23. Le 02 février 2024, en ville de Goma, une bombe lancée par les M23 est tombée dans une parcelle au Quartier Mugunga, à quelques mètres de l’Institut Nengapeta. Dégât: une maison détruite et 2 personnes blessées;
Le 06 avril 2024, en ville de Goma, une autre bombe est tombée aux environs de 18 heures, dans le site de déplacés de Shabindu, situé dans le Quartier Mugunga, avec un bilan de 2 décès, 1 blessé et 15 abris détruits. Le 06 avril 2024, à 20 heures 40, une autre bombe est tombée dans le site de Lushagala, sur la grand-route en plein marché de fortune. Il y a eu des dégâts tant matériels qu’humains;
Le vendredi 03 mai 2024, le gouvernement congolais accuse l’Armée Rwandaise et ses supplétifs du M23 d’avoir encore délibérément ciblé, sans foi ni loi, le site des déplacés internes de la 8ème CEPAC, au Quartier Lac-Vert, en larguant plusieurs bombes.
Ce bombardement a causé la mort de 14 personnes (en majorité des femmes et des enfants) et 33 blessés dont plusieurs en état très critique ainsi que d’innombrables dommages matériels.
Par Freddy Ruvunangiza, depuis Goma
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