Intervenons-nous

    Le Comité Laïc de Coordination (CLC), une voix incontournable de la société civile en République Démocratique du Congo (RDC), revient au premier plan du débat public en lançant un appel à la concertation face aux incertitudes qui planent autour d’une éventuelle révision et ou d’un changement de la Constitution. Cette déclaration fait écho à son rôle antérieur dans la lutte contre la dérive autoritaire du régime de Joseph Kabila, où il s’était fermement opposé à une prolongation des mandats présidentiels.

    Dans une déclaration faite ce mardi 29 octobre 2024, le CLC souligne que « le débat du moment sur la Constitution est un appel à une concertation préalable des forces politiques et sociales ».

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    Cette position, bien que proactive, est teintée d’une préoccupation face à un contexte sociopolitique encore fragile. En effet, le CLC estime qu’il est « inopportun, dans les circonstances actuelles, d’amorcer un débat public sur la révision de la Constitution ou sur la production d’une nouvelle ».

    Une mise en garde qui s’inscrit dans un environnement marqué par des tensions post-électorales et des blessures encore béantes.

    Malgré la gravité de la situation actuelle et les abus constatés sous le régime du président Tshisekedi, le CLC s’était jusqu’à présent fait relativement discret.

    Ce silence a suscité des interrogations quant à une éventuelle « entente » tacite avec le pouvoir en place, ce qui pourrait compromettre sa crédibilité.

    La déclaration récente pourrait donc marquer une renaissance pour cette organisation, désireuse de retrouver sa voix et de rappeler son rôle dans la protection des droits civiques.

    Le CLC met en avant l’idée que l’ouverture d’un front constitutionnel, au même titre que d’autres fronts (militaire, humanitaire et social), pourrait fragiliser davantage la société congolaise.

    « L’ouverture d’un front constitutionnel, en plus des fronts militaire, humanitaire et social, alors que les blessures électorales ne sont pas totalement cicatrisées, ne pourrait que conduire à une fragilisation dangereuse de la société et de l’ensemble des structures de l’Etat ».

    Le CLC pense que l’exaspération que ce projet suscite semble être, pour l’essentiel, le rejet d’une imposition, mais surtout la crainte qu’il ne serve d’alibi à la transformation du second mandat du président « en un deuxième mandat appelé à se pérenniser ».

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    Pour le CLC, l’avenir de la RDC passe par un dialogue sincère et constructif. Il affirme que « la volonté commune d’améliorer la gouvernance pour créer un Congo fort, digne et prospère » doit se fonder sur une concertation « avec des objectifs clairement définis ».

    « Pourtant, notre société n’est pas condamnée à la léthargie. La volonté commune d’améliorer la gouvernance pour créer un Congo fort, digne et prospère, ne peut faire l’économie, en préalable, d’une concertation sincère et de bonne foi. La mise en place d’une nouvelle Constitution ou la révision de celle qui existe, l’une ou l’autre démarche ne pourrait être que son émanation », dit le CLC.

    Cela implique de tenir compte des réalités du moment et de veiller à une pédagogie adaptée pour éviter toute dérive.

    La déclaration du CLC pourrait bien être le début d’un nouveau chapitre dans l’engagement de la Société civile en RDC alors que le Président Tshisekedi a entamé son deuxième et dernier mandat présidentiel.

    Face à un avenir incertain, le Comité Laïc de Coordination suggère qu’il est impératif que les forces politiques et sociales se rassemblent pour planifier un développement durable, loin des agendas cachés.

     Jean-Luc M.

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