Un jour après la violente répression d’une manifestation des partisans de la secte messianique « Wazalendo » prévue à Goma ce mercredi 30 Août 2023 et qui n’avait pas encore débuté, des voix s’élèvent déjà pour condamner un « carnage » à l’endroit des civils congolais non armés.
Le tout premier à condamner cet acte est le député Jean-Baptiste Kasekwa, député national élu de la ville de Goma qui hausse le ton. Il exige au ministre de la Défense d’interpeller le Gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu le lieutenant-General Constant Ndima Kongba afin de s’expliquer clairement sur le massacre ayant conduit à la mort d’une quarantaine des civils et plusieurs blessés
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À en croire Kasekwa, il est d’une extrême urgence que l’autorité provinciale qui a « autorisé » ce carnage soit vite interpellé et qu’une mission indépendante composée par des Députés, des membres du Gouvernement, de la société civile soit diligentée sur place pour identifier les victimes.
L’objectif sera également d’identifier les militaires ayant commis ce carnage ainsi que leur commanditaire pour que les responsabilités soient établies et que les auteurs subissent une sanction exemplaire.
« De toute urgence, je vais personnellement faire ma part, je prépare d’ores et déjà une initiative parlementaire pour saisir le ministre de la Défense à travers le bureau de l’Assemblée Nationale, j’invite également toutes les organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme en ville de Goma de se mobiliser pour que ce carnage ne puisse pas rester impuni », déclare-t-il
Et d’ajouter:
« J’en appelle à la responsabilité du Gouvernement Central de la RDC et celle de Félix Tshisekedi. Cet acte ignoble ne doit aucunement pas rester impuni. Le Gouverneur militaire et sa suite doivent venir expliquer rapidement ce qui s’est passé à Goma pour que toute la ligne de responsabilité soit établie et que les coupables soient poursuivis et jugés en flagrance devant la presse. »
De la confusion autour du bilan du carnage
En tout cas, le député Kasekwa n’y va pas à pas par quatre chemins pour rejeter fermement le bilan de 7 morts et 158 blessés avancé par le porte-parole du Gouverneur. Le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, a déclaré dans une vidéo aux côtés des adeptes de Bisimwa et des arrêtés que « ces gens [les membres de la secte] [étaient] en train de jouer le jeu de l’ennemi et [étaient] manipulés et drogués. » et de poursuivre : « Heureusement ns forces de défense et de sécurité ont agi d’une manière très professionnelle »
Selon lui, des sources de l’hôpital ont indiqué u bilan d’une trentaine de morts alors que d’autres sources avançaient un bilan d’une quarantaine de morts. Ce dernier insiste sur la mise en place d’une enquête indépendante qui pourra déterminer le bilan exact de cet incident.
« Le bilan exact, pour le moment, n’est pas clairement connu, mais il faut qu’une enquête indépendante soit menée et avant cela que toutes les organisations citoyennes : les conseil urbain et Communaux de la jeunesse, les ONG actives et les mouvements citoyens de Goma se mobilisent pour que ce crime ne reste pas impuni. Et déjà des crimes ont été commis à Buhene les enquêtes avaient été menées, mais jusqu’à présent le pouvoir a classé le dossier sans suite. Nous ne pouvons pas accepter que ce nième massacre en pleine ville reste impuni. Il faut une mobilisation de toutes les couches » insiste ce parlementaire.
Qu’est ce qui s’est réellement passé ?
Tout commence la matinée du Mercredi 30 Août 2023, la population de Goma se réveille sous une matinée très agitée. C’était à la suite de l’appel d’une manifestation exigeant le départ de la MONUSCO et de la Force régionale présente au Nord-Kivu. Un appel lancé par une secte religieuse dite Wazalendo à Goma. Les forces de défense et de sécurité ont ouvert le feu avant même que la manifestation ne commence, causant une forte panique dans le chef des habitants.
D’abord entre 3 heures et 4 heures du matin, l’armée a fait irruption au sein des installations de la radio de cette secte wazalendo vers l’hôpital de Ndosho et y a tué 6 personnes y compris une animatrice de la radio « Uwezo wa neno », émettant depuis Goma.
Et c’est à la même occasion que Mr. Bisimwa Ephraïm, leader cette secte s’est fait arrêter accompagné de son fils alors qu’ils étaient en plein culte.
Ensuite entre 10 heures et 11 heures du matin, l’armée a décidé d’incendier le temple de cette secte se trouvant à Nyabushongo au quartier Ndosho en commune de Karisimbi et qu’elle avait déjà encerclé depuis toute la nuit.
Cet incendie a aussi touché 6 habitations voisines de ce temple. Pendant que les adeptes voulaient se sauver en courant, l’armée a ouvert le feu sur la foule à bout portant jusqu’à en tuer des dizaines. Plusieurs blessés ont été enregistrés ainsi que des personnes interpellées. L’armée tentera de cacher le vrai bilan de ce carnage, affirmant qu’il n’y a eu que 7 morts, dont un policier.
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Pendant ce temps, autour de 12 heures, la ville n’avait toujours pas repris sa vie normale, des coups des balles retentissaient encore dans la plus grande majorité des coins de la partie ouest de la ville notamment à Ndosho et Kyeshero où des snipers de la Garde républicaine ont été vite déployés pour contrecarrer toute éventuelle manifestation ou soulèvement de la population.
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