Dans la ville de Bukavu, les personnes malvoyantes subissent de plein fouet les conséquences de l’insécurité et de la crise économique. Privées de moyens de subsistance, elles sont aujourd’hui confrontées à une précarité alarmante. La Synergie des Associations des Aveugles pour le Développement Intégral (SAADI) appelle à une action urgente.
Alors que les conflits armés continuent de secouer l’est de la République démocratique du Congo, les personnes vivant avec un handicap visuel à Bukavu sont parmi les plus durement touchées. Autrefois actives dans la vente d’œuvres d’art ou dans l’animation de lieux publics, elles sont désormais sans activité et sans ressources.
« La plupart faisaient circuler les œuvres d’art pour leur survie. D’autres prêchaient dans les bateaux ou sur des lieux publics. Malheureusement, ce n’est plus possible aujourd’hui », témoigne Ciza Banyanga, coordonnateur de la SAADI, dans une interview accordée à La Prunelle RDC. Il alerte sur la marginalisation croissante des personnes malvoyantes, rendues invisibles dans les réponses humanitaires et sociales à la crise.
Selon lui, la dégradation de la situation sécuritaire a également fait fuir ou appauvri les anciens bienfaiteurs de ces personnes.
« Même ceux qui mendiaient dans les rues ne reçoivent plus rien. La population elle-même est en souffrance », explique-t-il. En conséquence, un grand nombre de personnes aveugles ont sombré dans la misère, sans aucun filet de sécurité.
Face à cette détresse, la Synergie des Associations des Aveugles pour le Développement Intégral (SAADI) appelle non seulement les autorités nationales, mais aussi les dirigeants de l’AFC-M23, à prendre en compte la situation dramatique que traversent les personnes handicapées visuelles.
L’organisation plaide pour une assistance humanitaire ciblée, une inclusion sociale renforcée et une prise en charge spécifique dans les programmes de réponse à la crise. Sans une action rapide et concrète, prévient-elle, des centaines de personnes risquent de sombrer dans une pauvreté irréversible.