Intervenons-nous

    Deux attaques survenues lundi 26 mai dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) ont une nouvelle fois exposé la population à une insécurité persistante. Un conducteur de taxi-moto a été abattu à Oicha, tandis que cinq habitations ont été attaquées à Halungupa, faisant trois blessés graves.

    À Oicha, chef-lieu du territoire, l’incident s’est produit aux environs de 20 heures dans le quartier Kyuna. La victime, un jeune motard, a été interceptée près du centre de santé local par des hommes armés non identifiés. Abattu d’une balle en pleine tête, il est mort sur le coup. Les assaillants ont pris la fuite avec sa moto, laissant supposer un vol prémédité.

    Le meurtre a rapidement provoqué une vague d’émotion dans la ville. Des cortèges de taxi-motos ont envahi le rond-point central d’Oicha en guise de protestation. Des jeunes, pour la plupart collègues de la victime, ont récupéré le corps, dont la destination exacte demeure inconnue. La police locale a confirmé l’assassinat et lancé une enquête, tout en renforçant le dispositif sécuritaire pour prévenir toute escalade.

    Au même moment, dans la localité de Halungupa, groupement Malambo (secteur de Ruwenzori), des hommes armés ont attaqué cinq maisons. Armés de fusils et de machettes, ils ont extorqué de l’argent, des vivres, des téléphones et d’autres biens, blessant grièvement trois personnes. L’une d’elles souffrirait d’une fracture importante nécessitant des soins médicaux urgents.

    Lire aussi: Beni: une femme et ses 8 enfants kidnappés par des inconnus à Oicha

    Meleki Mulala, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise dans le secteur, déplore l’inaction des autorités et appelle à un déploiement accru des forces de sécurité dans les zones rurales, souvent délaissées.

    Ces attaques s’ajoutent à une longue série d’exactions dans le territoire de Beni, où la population vit sous la double menace des rebelles de l’ADF (Forces Démocratiques Alliées) et d’un banditisme local en plein essor. Entre violences rebelles et criminalité urbaine ou rurale, les communautés restent sans protection ni recours.

    Face à cette spirale de peur et de violences, la société civile plaide pour une réponse urgente et coordonnée de l’État, afin de restaurer la sécurité et redonner confiance à une population éprouvée.

    Roger Kakulirahi

    Share.
    Leave A Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.