Intervenons-nous

Habitué aux réflexions qu’il propose à ses lecteurs, Magloire Paluku, Journaliste et Directeur Général de Kivu 1, un média de Goma en province du Nord-Kivu, a commenté l’arrestation ce mercredi, du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat en RDC.

Dans ce pamphlet envoyé au Président de la République, que vous propose Laprunellerdc.info, cet analyste estime que l’arrestation de Vital Kamerhe est un signe révélateur d’un dysfonctionnement au sommet de l’Etat, et une humiliation pour toute la république.

Bonjour Monsieur le Président,

Avec mes hommages les plus déférents mais différents et référents,

Je vous parle, très cher président, comme un citoyen d’un peuple pluriel.

Je voudrai savoir, en trois dimensions, comment vous avez appris l’arrestation de votre directeur de cabinet, votre premier ministre, votre ami, votre coalisé , votre (beau-frère), votre frère, votre allié de l’ancienne opposition, votre acteur-réalisateur de « Pasi na ngai pasi nayo »… !

Je voudrai surtout savoir comment un cœur bat, quand à la présidence de la république, un membre influent est humilié au nom d’une gouvernance.

Un directeur de cabinet du président de la république en prison, c’est toute la nation qui est condamnée, monsieur le président ! C’est lui l’homme orchestre qui , depuis les accords morts de Genève, depuis les accords de Nairobi, a été un soutien moral au futur candidat devenu président. C’est lui le premier ministre présenté aux foules, qui est tombé directeur de cabinet par alliance d’une coalition. Monsieur le président de la république est- il devenu cet homme calfeutré dans des influences d’un ambassadeur américain jouant ses numéros à la Kinoise, pour changer le destin d’un Camp pour le Changement ?

J’ai peur de vous offenser, mais j’ai la certitude de libérer une pensée de connaissance à la fois psychique, populaire, pieuse, morale, politique et d’une éthique patriotique.

Monsieur le président, un chef de l’état ne laissera jamais son Directeur de cabinet aller en prison !

C’est un signe révélateur d’un dysfonctionnement au sommet de l’Etat. Un directeur de cabinet est aux ordres de son président. Il ne peut être un électron libre, signant des contrats d’un programme du chef de l’Etat, sans le contrôle de ce dernier. Si c’était le cas ; alors la république est dans une logique de laisser son allié dans l’erreur pour s’en débarrasser ?

Un directeur de cabinet du président de la république en prison ; c’est le chef de l’Etat qui est condamné. Un directeur de cabinet du chef de l’Etat devant la justice ; c’est le procès du chef de l’Etat. L’échec des 100 jours du président de la république ne peuvent être la déchéance du directeur de cabinet du chef de l’Etat.

Il est vrai que votre allié n’est pas un homme facile à dompter mais, dès lors que vous êtes en alliance avec lui, il y avait des marges à définir ,il y avait une limite à tracer, il y avait une compétence à attribuer, il y avait une signature à contrôler, il y avait une décisions à partager, il y avait un résultat à communier… dans un ensemble inaliénable.

Monsieur le président de la république ,

Je répète mes hommages les plus déférents mais différents et référents.

Loin de moi une rhétorique de contrariété et de gêne , mais je constate tout simplement qu’il y a une image lugubre d’une présidence qui risque de rater sa vocation moulée dans une victoire commune ou dans un échec conjoint !

A la présidence de la république, les hommes forts se font la guerre avec la bénédiction du président ou à son insu mais, le peuple ne jugera que la finalité d’un mandat dont les résultats devraient être entrelacés, inaliénables et attachés.

Vital Kamerhe en prison, c’est le président de la république à la barre. Voilà où nous mène le patriotisme d’une vérité connue qui nous affranchie de toute velléité.

Merci de votre attention.

Magloire Paluku

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