L’avocat Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba est décédé très tôt ce mardi 24 mars 2020 à Kinshasa. Selon des sources concordantes, il aurait succombé à la suite de la pandémie à Coronavirus. Il serait donc la 3ième victime congolaise depuis que la maladie est signalée en République Démocratique du Congo.
Docteur en Droit de l’Université de Liège en Belgique, Me Mukendi wa Mulumba aura été l’avocat qui a systématiquement défendu des opposants et des défenseurs de droits humains ces dix dernières années.
Défense des opposants, oui, parce que jusqu’à sa mort, il était député national élu sur la liste de l’ancien parti d’opposition UDPS d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba dans la ville de MbujiMayi, Chef-lieu du Kasaï Oriental.
Peter Kazadi, un autre cadre de l’UDPS le présente d’ailleurs comme «un symbole de résistance de notre lutte pour l’instauration d’un Etat de droit, Un modèle de fidélité à la cause juste».
Toujours présent dans les grands procès
Opposant et aux côtés de Tshisekedi, Jean-Joseph Mukendi a donc été très présents lors des grands procès impliquant des opposants et activistes des droits de l’homme sous l’ancien Président Joseph Kabila.
Avocat de la famille Tshisekedi, Me Mukendi a defendu l’avocat Franck Diongo condamné à 5 ans de prison ferme comme commanditaire d’enlèvements et arrestations arbitraire. On l’a particulièrement vu lors du procès en révision devant la Cour de Cassation en 2018.
Il aura également été visible dans le procès pour recrutement des mercenaires contre Moïse Katumbi, alors candidat déclaré à la présidentielle de 2018.
Bien avant, Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba défendra Vital Kamerhe dans un dossier qui l’opposait à Wivine Moleka pour diffamation en 2015.
Déjà en 2011, il avait défendu le Président National de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) (alors opposant) lors de son recours demandant l’annulation du scrutin pour fraudes.
Parmi les nombreux dossiers, on note celui du célèbre défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana, assassinés à Kinshasa en Juin 2010.
Le dernier « grand procès » aura été celui où il défend le Cap pour le Changement (CACH), regroupement politique de son parti l’UDPS alors que Tshisekedi est proclamé Président de la République. Le procès où cette fois Me Mukendi défend la nouvelle majorité au pouvoir contre Martin Fayulu, un opposant qui réclame « la vérité des urnes» et conteste les résultats de la présidentielle de 2018.
« La disparition de Me Jean-Joseph Mukendi est une perte immense pour le pays et la profession d’avocat. Défenseur acharné de droits de l’homme, s’étant toujours élevé contre les injustices. Politique engagé pour la démocratie et l’Etat de droit dont il ne s’est jamais départi », écrit Delly Sessanga.
Plusieurs autres messages se succèdent sur le net pour rendre hommages à celui qui aura été un brillant avocat au service des Congolais, même à des moments difficiles.
Jean-Luc M.