Intervenons-nous

La Journée internationale de la femme africaine (JIFA), célébrée ce 31 juillet 2025, met en lumière les luttes multiformes des femmes du continent et appelle à des actions concrètes pour faire avancer la justice sociale et économique, en particulier par le biais des réparations.

En République démocratique du Congo, ce thème trouve un écho particulier dans un contexte marqué par les inégalités persistantes. Dans la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, des femmes commerçantes, agricultrices, transporteuses de bagages ou entrepreneures jouent un rôle central dans la survie économique des familles, souvent sans bénéficier de soutien adéquat ni d’accès aux financements.

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La Ministre congolaise du Genre, Léonie Kandolo, a saisi l’occasion pour encourager les femmes à s’engager davantage dans la vie nationale. Elle a organisé plusieurs activités sous le thème : « Éduquer et qualifier la femme africaine du XXIe siècle », tout en rappelant que « les femmes africaines sont au cœur de nos communautés », et que leur force, leur résilience et leur créativité doivent être reconnues et soutenues.

Malgré leur poids économique, les femmes africaines restent défavorisées. Selon la Banque africaine de développement (BAD), elles représentent 58 % de la main-d’œuvre informelle, mais ne perçoivent que 34 % des revenus générés sur le continent. Cette inégalité est renforcée par un accès limité à la terre, au crédit, à l’éducation financière et à la protection juridique.

Des progrès sont toutefois en cours. L’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) encourage des réformes juridiques facilitant l’entrepreneuriat féminin, tandis que certaines banques congolaises développent des produits financiers adaptés aux femmes.

Cette journée dépasse donc le cadre symbolique : elle constitue un appel à l’action pour les États africains. Promouvoir l’égalité économique et garantir la justice sociale ne doit plus rester une promesse, mais devenir une réalité politique et institutionnelle. Investir dans les femmes, c’est investir dans l’avenir de l’Afrique.

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Instituée le 31 juillet 1963 à Dar es-Salaam (Tanzanie) lors de la création de la Conférence des femmes africaines, la JIFA célèbre l’engagement historique des femmes africaines dans les luttes d’émancipation et de progrès social, au-delà des frontières linguistiques et ethniques.

Denise Neema (La Prunelle RDC) & Priscille Shutshe (stagiaire UOB)

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