L’Association des Armateurs du Lac Kivu (ASSALAK) a saisi le Gouverneur de Province du Sud-Kivu pour dénoncer le climat de terreur instauré par les agents des services de sécurité commis dans des ports de Bukavu. À travers une lettre adressée à l’autorité provinciale, l’ASSALAK dit avoir été saisie par ses membres armateurs exploitants sur le lac Kivu qui ont fait état des tracasseries causées par les agents de sécurité œuvrant dans les ports. Des tracasseries qui selon ASSALAK ont créé des répercussions sur les passagers ainsi que sur les membres d’équipage des unités flottantes.
L’ASSALAK cite le cas du bateau Akonkwa des Etablissements KB, qui avait quitté Goma en date du 10 mars 2024 aux heures normales à destination de Bukavu avec des passagers à bord. Mais vers 4 heures, ce bateau avait connu une panne technique du gouvernail au large du lac vers Nkombo et à cause d’une forte vague, le bateau s’est dirigé vers le territoire rwandais.
Suite à cette situation, le bateau fut immobilisé pendant deux jours sur la partie rwandaise, explique ASSALAK, qui note avec surprise, que tous les membres d’équipage furent interpellés au bureau T2 de la 33ème Région militaire puis les uns furent transférés à l’ANR pour Interrogatoire jusqu’à ce jour.
« A notre qualité des citoyens congolais, nous avons le privilège de sauvegarder la sécurité de notre pays mais curieusement à cause d’une panne technique qui a causé l’échouement du bateau Akonkwa vers le Rwanda, les membres d’équipage ont été tous interpellés quant à ce », regrette les armateurs réunis au sein de ASSALAK.
Ces derniers citent en deuxième lieu le cas des responsables du Bateau Izinza, qui ont été interpellés et l’Affréteur du Bateau a été arrêté au cachot du « Camp Saïo » sous prétexte de la connotation du nom.
ASSALAK fait observer qu’en RDC, les noms dépendent du milieu d’origine et des coins de chaque zone géographique, et regrette qu’un agent d’un bateau soit arrêté pour raison de connotation linguistique de son nom.
Face à cette situation, l’ASSALAK demande qu’il soit mis fin à toutes ces tracasseries par la suppression de la présence des militaires au port public de Bukavu, mais aussi la pléthore de différents services de l’Etat avec des perceptions illégales et illicites constituant ainsi une tracasserie à grande échelles sur les armateurs, les membre d’équipage ainsi que sur les passagers.
Lire aussi : Les bateaux « Emmanuel » et leurs nombreux déboires sur le Lac Kivu
« Monsieur le Gouverneur, vous êtes sans ignorer que le port reste le miroir à l’entrée et à la sortie de la Province du Sud-Kivu où tous les passagers entrant et sortant voient l’image de la Province
et du pays; et la bonne gouvernance est jugée par ces derniers. De tout ce qui précède, nous demandons et lançons un cri d’alarme à toute personne préoccupée par la situation de terreur qui règne dans les ports et plus particulièrement dans les installations portuaires entretenu par le T2 où la population est abandonnée à elle-même de venir en secours et se soucier de la paisible population paupérisée par les astres des guerres à répétition et catastrophes naturelles. Dans les ports, c’est la loi de la jungle! », écrit l’ASSALAK au Gouverneur de Province.
Les armateurs exploitant le Lac Kivu pense que l’Etat doit tout mettre en œuvre pour garantir leur sécurité surtout qu’ils sont contraints de satisfaire au besoin de fonctionnement de l’Etat par les paiements des impôts, taxes et redevances administratives.
Tout en demandant à l’autorité provinciale de se pencher sur cette situation des tracasseries dans les ports qui a trop duré, les armateurs disent attendre impatiemment la libération du Capitaine du bateau Akonkwa qui est « injustement » arrêté à l’ANR et l’autorisation de la reprise de la navigation du bateau Akonkwa « arbitrairement » immobilisé.
« Que prime la force de la loi et non la loi de la force comme nous le vivons », insistent les armateurs.