La Coordination de la Société Civile du Nord-Kivu demande aux autorités congolaises de réévaluer l’accord-cadre d’Addis-Abeba, au regard de la persistance de l’insécurité qui prend racine dans l’Est de la RDC, liée notamment à l’activisme de la rébellion du M23 et des rebelles ougandais de l’ADF, qui insécurisent la population dans cette zone.
Elle l’a dit en marge de l’ouverture des activités préliminaires de la conférence des Chefs d’Etats de la CIRGL tenue ce mardi 22 février 2022 à Kinshasa.
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Cette structure citoyenne demande qu’au cours de la conférence prévue à Kinshasa jeudi prochain, le gouvernement congolais présente les grands défis sécuritaires auxquels le pays fait fasse en présence des pays voisins, impliqués dans des actes de violation flagrante de cet accord.
Etienne Kambale, chargé de la thématique « Bonne Gouvernance » à la Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord-Kivu, demande aux autorités congolaises de s’investir dans l’amélioration la vie socio-économique, politique et sécuritaire de la population souffrante du Nord-Kivu et de l’Ituri particulièrement.
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« 9 ans après la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, la population devrait bénéficier des dividendes de ces engagements. Entre autres, ne pas assister un groupe armé, déstabiliser un autre Etat. Mais, nous constatons que le M23 bénéficie de l’appui du Rwanda et de l’Ouganda. Si les indicateurs montrent que cet accord a contribué à ramener la paix, on ne devrait plus revoir le M23. Comment le M23 surgit et se retrouve dans des positions qu’on ne pouvait pas imaginer ? Celui qui gère aujourd’hui le programme de démobilisation, est issu du M23,», explique-t-il.
Signalons que l’Accord-Cadre pour la Paix, la sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région, dit « Accord-Cadre d’Addis-Abeba », signé le 24 février 2013, visait à créer des conditions d’une solution définitive aux guerres à répétition dans l’Est de la RDC.
Mais plusieurs années après sa signature, des forces vives n’ont cessé de déplorer le fait que sur terrain, il se constate encore des atrocités causées par des groupes armés nationaux et étrangers. Alors que la RDC semble avoir mis en œuvre la plupart de ses engagements, les autres États sont accusés de n’avoir rien entrepris dans ce sens.
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Des acteurs socio-politiques ont insisté sur la nécessité de décentraliser le Mécanisme National de Suivi de l’Accord-Cadre dans les provinces plus affectées les conflits armés, mais aussi impliquer des communautés locales dans l’identification des meilleures pratiques à pérenniser, afin de relever les défis liés à sa mise en œuvre.
Ces derniers demandent également que des mesures innovantes soient prises dans la lutte contre les groupes armés locaux et étrangers, notamment par le renforcement des capacités d’action des FARDC, la PNC et les autres services de sécurité.