Les victimes des guerres de la ville de Bukavu en province du Sud-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo, réclament que justice soit faite pour les crimes commis à leur égard, il y a de cela plusieurs années.
C’était au cours d’une activité organisée ce mardi 18 Juillet à Bukavu par l’organisation SOS Justice en collaboration avec la Fondation Panzi à travers son projet « Badilika », à l’occasion de la journée anniversaire de l’adoption du Statut de Rome créant la Cour Pénale Internationale (CPI).
Selon Roger Buhendwa, Expert en genre au projet « Badilika » de la Fondation Panzi, il était question pour les victimes de Bukavu de s’exprimer face à toutes les atrocités dont elles sont victimes.
« C’est depuis 1994 déjà et ça culmine en 1996 jusqu’à ce jour que la population de Bukavu est victime de crimes de masse. On a appelé les victimes pour qu’elles puissent témoigner, prendre la parole car hier, le 17 Juillet, nous commémorons l’anniversaire de la signature des traités de Rome qui est un acte fondateur de la Cour Pénale Internationale. La CPI est un instrument intéressant pour mettre fin à l’impunité que le peuple congolais connait depuis toute cette période, plus de 25 ans que nous connaissions des crimes graves: crime contre l’humanité, de génocide, de guerre et d’autres crimes, » a t-il- déclaré.
Roger Buhendwa a appelé les victimes de Bukavu à braver la peur afin de mener à bon port leurs réclamations. Il indiqué qu’il a été touché et soulagé par la prise de parole des victimes qui ont exprimé leur tragédie mais au-delà de cela, elles ont formulé des réclamations à différentes autorités.
Présentes à ces échanges, une soixantaine de victimes ont émis le vœu de la création d’un tribunal spécial pour la RDC afin que tous les coupables soient jugés conformément à la loi et permettre ainsi de mettre fin à l’impunité en RD Congo.
« Nous réclamons que justice soit faite et que nous puissions enterrer nos morts avec dignité. Nous demandons l’accompagnement des avocats passionnés et du gouvernement car il est inadmissible que jusqu’à ce jour, les coupables de ces crimes restent impunis. Ils continuent à circuler librement et certains occupent même des postes décisionnels au pays. D’autres pays où les crimes ont été commis, la justice à été déjà faite mais nous ne savons pas pourquoi chez nous, les choses tardent encore. Il est temps pour nous, de s’unir comme un homme dans cette lutte pour pousser les autorités à tous les niveaux à publier le Rapport Mapping comme le réclame aussi le Prix Nobel de la Paix, le Prof Dr Dénis Mukwege » ont-elles indiqué.
Notons que les victimes se sont engagées à créer un comité urbain des victimes et par la suite créer une association provinciale qui regroupe toutes les victimes des crimes de masse de la province du Sud-Kivu, dans les prochains jours.
Abdallah Mapenzi
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