Le Bureau de Coordination de la Société civile du Sud Kivu a exprimé ses préoccupations concernant la situation explosive qui règne actuellement au marché de Nyawera, suite à la suspension controversée de la présidente du comité syndical, madame Ciza Bafurume Antoinette, par la Bourgmestre de la Commune d’Ibanda. Cette décision, prise le 17 septembre 2024, a été suivie de la nomination d’un intérimaire, créant une onde de choc parmi les vendeurs et les membres de la Société civile.
Selon la Présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile, les accusations portées contre la présidente, qui l’accusent d’entretenir un « marché pirate » et de percevoir des taxes illégales, manquent de fondement.
Un procès-verbal d’audition ne présente aucune preuve concrète, laissant penser qu’il s’agit d’un règlement de comptes de la part d’anciens dirigeants qui ont perdu les élections.
De plus, le comité s’est opposé à des projets de délocalisation qui profiteraient à un opérateur économique, Mamba Rumama, menaçant l’existence même du marché.
Les tensions se sont intensifiées le 25 septembre 2024, lorsque des manifestations ont éclaté, entraînant l’intervention des forces de l’ordre.
Le 27 septembre, rappelle la Société Civile, une réunion rassemblant plus de 60 organisations de la Société civile a décidé d’organiser un sit-in devant la maison communale d’Ibanda pour exiger le rétablissement de la Présidente dans ses droits. Bien que la Bourgmestre ait reçu le mémorandum des manifestants, elle a choisi de faire une visite sur le terrain, créant une illusion de normalité.
La situation est devenue encore plus préoccupante suite à des incidents violents, dont l’agression d’un commandant de police, ainsi que des blessures causées par l’utilisation de gaz lacrymogène lors des manifestations. Le Bureau de Coordination souligne l’inaction des élus locaux, qui n’ont pas réussi à faire entendre leurs préoccupations.
« Elle a reçu le mémo des manifestants et après elle les a abandonnés pour improviser une visite dans le marché de Nyawera et de Kamagema pour faire croire à l’opinion que tout va bien, pourtant pas. Dans l’entre temps, la Société civile déplore les incidents qui ont déjà eu lieu au marché à cause de cette situation à savoir l’agression du commandant Alain qui a perdu plus de 5 dents et a reçu un coup de machettes à la tête par des personnes mal intentionnées alors qu’il voulait rétablir de l’ordre. Le bilan des incidents du sit in de ce vendredi 27 septembre 2024 font état de 4 personnes blessées suite au gaz lacrymogène et de l’arrestation des 3 collègues qui ont pu être relâchés par la suite grâce à l’intervention du commandant PNC Ville de Bukavu », dit le document consulté par La Prunelle RDC.
Face à l’absence de réponse adéquate, le Bureau a ouvert un dossier au Parquet Général de Bukavu pour enquêter sur le comportement du Gérant du marché.
Il appelle la Bourgmestre à agir rapidement, menaçant d’intensifier les manifestations si aucune solution n’est trouvée d’ici mardi prochain.
« Si d’ici mardi prochain aucune suite favorable n’est trouvée, la Société Civile promet d’user de tous les moyens légaux et non violents pour faire entendre sa désapprobation de la situation actuelle et dénoncer toute tentative de déstabilisation et d’instrumentalisation des vendeurs et vendeuses du marché de Nyawera et invite pour la dernière fois madame la Bourgmestre à privilégier le sentiment de partenariat qui a toujours caractérisé la société civile du Sud-Kivu qui œuvre pour la Bonne gouvernance ».
La Société civile souligne l’importance d’une gestion transparente et d’une bonne gouvernance pour éviter que la situation ne dégénère davantage.
« Le Bureau de Coordination estime pour sa part qu’il est temps que la Bourgmestre se ressaisisse faute de quoi les manifestations vont continuer et seule la Commune pourra en supporter les conséquences ».
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Enfin, le Bureau de Coordination de la Société civile du Sud-Kivu invite la Bourgmestre à privilégier le dialogue et à respecter les droits des acteurs du marché, afin de restaurer la paix et l’ordre public dans cet espace au centre de la ville de Bukavu.
En attendant, le Bureau de Coordination de la Société civile invite tous les acteurs et actrices œuvrant dans les noyaux et sous noyaux de respecter sa charte et d’éviter « toute manipulation ou corruption » d’où qu’elle vienne faute d’écoper des sanctions disciplinaires prévues par le règlement intérieur de la Société civile.
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