Des habitants du territoire de Walungu ont pris l’engagement d’agir en participant aux activités de consolidation de la paix dans leur milieu. C’était à l’issue d’une séance d’échange organisée en groupement de Mulamba par l’organisation Appui aux Femmes et Enfants Marginalisés (AFEDEM), à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix célébrée le 21 septembre de chaque année.
Célébrée sous le thème « Action en faveur de la paix, nos ambitions pour les Objectifs Mondiaux », cette journée a été une occasion pour AFEDEM de lancer un appel à l’action qui reconnait la responsabilité individuelle et collective de chacun dans la promotion de la paix, afin de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), qui à son tour, peut créer une culture de la paix pour tous.
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« Nous devons agir en utilisant les outils de toujours que sont le dialogue, la collaboration, la compréhension mutuelle,… autant de moyens de désamorcer les tensions, de prévenir et de faire cesser le conflit » a insisté Albert Bisimwa, modérateur du jour.
À travers des échanges de conscientisation, AFEDEM a sensibilisé les habitants de cette contrée du Sud-Kivu sur les méfaits de la guerre et les conflits qui provoquent la dévastation, la pauvreté et la faim, entrainant ainsi le déplacement des dizaines de millions de personnes de leurs habitations.
Le Prof Deo Mirindi, Orateur du jour a insisté sur la gestion pacifique des conflits entre habitants mais également sur le désengagement des habitants à adhérer dans les groupes armés actifs dans leurs milieux. Celui-ci a invité les jeunes à se désolidariser des groupes armés en acceptant de dénoncer tout mouvement susceptible de troubler la quiétude des habitants.
Ayant suivi les enseignements du jour, des responsables locaux (chefs des villages, de groupements, ceux de la Société Civile et d’autres habitants de la place) ont pris l’engagement de soutenir les initiatives de consolidation de la paix afin de favoriser l’engagement de tous les acteurs à participer aux activités de consolidation de la paix.
C’est le cas de Mulumeoderhwa Gustave, Chef de groupement de Mulamba qui a salué l’initiative de AFEDEM qui n’a pas raté cette occasion pour venir sensibiliser les habitants de son entité sur les mécanismes de résolution des conflits et de promotion de la paix.
« Nous avons été émus d’accueillir l’équipe de AFEDEM ici chez nous pour cette occasion de la journée internationale de la paix. Nous sommes également satisfaits des enseignements que notre population vient de bénéficier de cette équipe. Nos chefs des villages et tous nos administrés ont compris que la paix c’est une affaire de tout le monde. Nous avons compris que la paix n’est pas seulement l’apanage de nous comme chefs moins encore des militaires. Je crois que ça va nous aider à comprendre. Avec les enseignements reçus dans le passé de AFEDEM, nous rassemblons régulièrement les gens pour leurs apprendre comment éviter les conflits. Et aujourd’hui les gens comprennent petit à petit que les conflits ne construisent pas la paix. Les conflits engendrent la haine et le sous-développement. Et je crois que nos populations ont commencé à comprendre ça », s’est réjouit, le Chef de groupement de Mulamba.
Comme le chef de groupement, Béatrice Birhange, habitant de Mataka, un village de Mulamba a également remercié AFEDEM pour la qualité des enseignements reçus. Pour elle, l’heure a sonné où les habitants de Mulamba doivent parler même langage pour la paix.
« Aujourd’hui nous sommes édifiés. Nous avons compris que lorsque nous avons des problèmes, il est important de nous asseoir entre nous et trouver des solutions. De fois, nous avons l’impression que c’est à la police ou à la justice où nos différends peuvent être réglés, mais avec ces enseignements de AFEDEM, nous comprenons également qu’il est possible de régler nos problèmes entre nous. Ça fait plus de deux fois que ces enseignements nous sont donnés et je crois que AFEDEM ne devrait pas s’arrêter par-là parce que chaque fois que nous sortons d’ici, nombreux d’entre nous comprennent que vivre en paix est plus important que vivre les conflits », a laissé entendre Béatrice.
Par la même occasion, les victimes de violences sexuelles et crimes des guerres assistées par AFEDEM ont témoigné que les services reçus à travers le projet Accompagnement Psycho-sociale et réinsertion socio-économique des victimes des viols et violences sexuelles dans le territoire de Walungu ont contribué à faciliter leur accès à la santé psychologique, à l’alphabétisation et à leur réinsertion socio-économique.
Journée Mondiale de la Paix 2023 : la paix est nécessaire aujourd’hui plus que jamais (Antonio Guterres)
Contexte
Il faut dire que l’année 2023 marque la mi-parcours de la mise et œuvre des objectifs de développement durable (ODD). La célébration de la Journée internationale de la paix en 2023 coïncide avec le Sommet sur les objectifs de développement durable (18 et 19 septembre) afin de marquer l’étape à mi-parcours. Les ODD visent à nous rapprocher de sociétés plus pacifiques, plus justes et plus inclusives, exemptes de peur et de violence.
Dans le contexte de la République Démocratique du Congo, la quête d’une paix durable est plus que nécessaire. Pour mettre fin aux souffrances des nombreuses victimes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ainsi que pour amorcer le développement durable du pays.
C’est dans cette optique que le Fonds au Profit des Victimes (FPV) et ses partenaires d’exécution dont AFEDEM ont choisi cette journée, pour montrer la contribution de leurs programmes et projets, à la construction de la paix et au développement durable en RDC.
Dans l’objectif de créer un réseau des organisations promouvant la paix pour le partage d’expériences et de leçons apprises pour une approche plus durable de la promotion de la paix en RDC, AFEDEM s’est donc engagé à partager les expériences, les leçons apprises et les réussites de FPV et de ses partenaires dans le cadre de la promotion d’une paix durable dans les écoles et les communautés pour que d’autres acteurs puissent s’en inspirer.
Pour cette journée, AFEDEM a loué l’appui de la CPI à travers le fonds au profit de victimes dont elle bénéficie dans la promotion de la paix à travers ses activités de prise en charge de victimes de viol et crimes des guerres dans la chefferie Ngweshe. Il sied de rappeler que les deux tiers de survivantes assistées avaient été agressées par des hommes en armes issus des différents groupes armés.