La plupart des groupes armés actifs dans le Sud-Kivu ont utilisé des enfants de moins de 18 ans pour participer activement aux hostilités ou remplir d’autres rôles auxiliaires, en violation du régime des sanctions. Le Groupe d’experts de l’ONU a recueilli des preuves attestant de la présence d’enfants dans divers groupes Maï-Maï, ainsi que dans les groupes Gumino et Twirwaneho. Que disent les experts de l’ONU dans ce rapport?
Le Programme de Désarmement, de Démobilisation, de Relèvement Communautaire et de Stabilisation a entraîné la démobilisation d’un grand nombre d’enfants, et de nombreux groupes se sont engagés à libérer les mineurs, à l’exception notable des Twirwaneho et des Gumino, qui se sont opposés au processus et ont continué à nier l’existence d’enfants dans leurs rangs.
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« Les Twirwaneho, sous la direction de Makanika, ont continué de recruter massivement y compris des enfants âgés d’à peine 12 ans. Les enfants étaient utilisés pour garder des positions, effectuer des patrouilles, recueillir des renseignements, participer à des opérations de combat, servir d’escorte personnelle ou travailler comme domestiques dans les camps militaires. Des commandants, dont Makanika, Charles Sematama, Freddy Rushombo, Kamasa et Gakunzi, ont utilisé des mineurs âgés de 14 à 15 ans, notamment comme escortes armées. Les nouveaux combattants, y compris les mineurs, ont continué à être recrutés aux niveaux local, national et régional, y compris par la force, presque exclusivement parmi la communauté Banyamulenge », note le nouveau rapport du Groupe d’Experts.
Selon le Groupe d’Experts, les Twirwaneho ont continué de s’appuyer sur des civils armés dans les villages, qui étaient comme une force de réserve à mobiliser en cas de besoin pour repousser des attaques ou mener des opérations offensives.
« Lors d’une visite du Groupe d’experts à Minembwe, en mars 2023, des notables locaux, des responsables de la Société civile et des représentants de la communauté ont ouvertement admis qu’en cas de menace, tous les membres de la communauté, y compris les femmes et les écoliers, participaient aux combats. Plusieurs sources ont indiqué qu’une campagne massive de recrutement et d’entraînement avait été menée au cours de l’été 2022. Des élèves à partir de l’âge de 12 ans, des enseignants et des pasteurs ont été enrôlés et ont suivi un entraînement militaire obligatoire, qui a duré au moins un mois, pendant les vacances scolaires. La majorité des recrues ont été formées dans un camp situé dans la forêt de Bijabo, et Makanika lui-même faisait partie des formateurs », rapportent les Experts de l’ONU.
Par la suite, certains enfants sont restés dans les camps militaires, tandis que d’autres sont retournés dans leurs villages, ont été munis d’armes et mis dans une force de réserve.
« Des enfants démobilisés ont indiqué qu’ils devaient effectuer des patrouilles de nuit. Saint Cadet Ruvuzangoma, Président de la Société civile de Minembwe et membre actif des Twirwaneho a confirmé lors d’un entretien avec le Groupe d’experts qu’à Minembwe, tous les jeunes Banyamulenge faisaient des « rondes » pour patrouiller autour des villages et que les « inexpérimentés », y compris les « élèves » qui ne savaient pas manier une arme, ont tous suivi un entraînement pendant l’été 2022 pour « bien faire face aux attaques ». Si certaines recrues ont rejoint les Twirwaneho de leur plein gré, le recrutement forcé est resté d’usage. De nombreux civils ont été tués ou punis pour avoir refusé de s’engager ou d’envoyer leurs enfants ».
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Les Twirwaneho et certains dirigeants locaux sont restés farouchement opposés à la démobilisation, rappelle le rapport du Groupe d’Experts.
« Ils ont menacé d’attaquer les biens et la base de la MONUSCO à Minembwe si elle maintenait le processus de démobilisation. À la suite de l’assassinat d’un Casque bleu à Minembwe le 30 septembre 2022, le nombre de démobilisations facilitées par la MONUSCO a nettement chuté, et une autre organisation travaillant dans le domaine de la démobilisation a suspendu ses activités dans la région ».
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