Intervenons-nous

Révoquée depuis juillet 2020, Madame Dorothée Masirika est réintégrée au sein de la Division Provinciale de Mobilisation et d’Encadrement des Recettes (DPMER), et garde son poste de Chef de Division en charge du Recouvrement.

Le Gouverneur l’a signifié dans une correspondance lui adressée lundi 17 mai dernier, et dont une copie est parvenue à Laprunellerdc.Info.

Théo Ngwabidje Kasi justifie sa décision par l’examen de la lettre de Dorothée Masirika, portant Recours en annulation de l’arrêté du 17 juillet 2020, compte tenu des arguments « fondés » qui y sont évoqués.

Dans cette lettre lui adressée le 22 juillet 2020 ; Dorothée Masirika Nganiza disait être révoquée sur base des « considérations outrancières », et sollicitant l’annulation de sa révocation.

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Quant aux faits lui reprochés, elle disait avoir été engagée à la DPMER depuis 2018, soit 10 ans après l’enregistrement des Établissements « Mwinja »; dont le Gouverneur cite comme Établissements dans lesquels elle travaille. Elle estime que les faits des Établissements « Mwinja » ne peuvent lui être imputés, mais doivent être soumis au régime commercial.

En ce qui concerne le coulage des recettes, celle-ci avait fait observer au Gouverneur que la déclaration d’importation se fait entre l’Agence en douane et la Direction Générale de Douane et Accises, et à ce niveau préliminaire, la DPMER n’intervient pas.

Dorothée Masirika soutenait que depuis sa nomination au poste de Chef de division de Recouvrement au sein de la DPMER ; sa conduite et son éthique professionnelle ont toujours été irréprochables ; et depuis, elle n’a jamais commis un manquement susceptible de conduire à une procédure disciplinaire.

Révocation et/ou réintégration politique ?

Dorothée Masirika Nganiza, alors Chef de Division chargé de Recouvrement à la Direction Provinciale de Mobilisation et d’Encadrement des Recettes au Sud-Kivu (DPMER), a été révoquée il y a de cela plus de 10 mois par le Gouverneur de province. Au Sud-Kivu, elle est considérée les yeux et les oreilles de Modeste Bahati Lukwebo, l’actuel Président du Sénat.

Dans l’arrêté portant sa révocation, l’autorité provinciale avait évoqué le coulage des recettes, car selon Théo Ngwabidje, Dorothée Masirika aurait fait usage d’une déclaration frauduleuse, pour couvrir certains opérateurs économiques.

Lire aussi: Sud-Kivu-DPMER: les derniers faits qui ont conduit à la révocation de Dorothée Nganiza sont «d’une flagrance terrible » (Officiel)

Même la Cellule de Communication du Gouvernorat avait sérieusement chargé cet agent de la DPMER, qui disait-elle, « n’est pas à son premier forfait. »

« Qui parle de comportement exemplaire ? Un dernier avertissement lui avait été fait. Les derniers faits qui ont conduit à sa révocation sont d’une flagrance terrible. C’est la figure d’un pompier pyromane. Alors qu’elle a été engagée pour recouvrer les recettes de l’Etat, Madame fait juste le contraire de sa mission », expliquait Nyamoma, en réaction à un article de Laprunellerdc.info, portant sur le recours en annulation de la révocation de Dorothée Masirika.

Qu’est ce qui a changé dans les griefs reprochés à Mme Masirika ? Pourquoi avoir attendu près d’un an ? Difficile en tout cas de le dire, le Gouverneur ne s’explique pas dans sa correspondance. A Nyamoma on se contente de dire que « c’est dans le pouvoir discrétionnaire du Chef ».

Mais il faut le rappeler, la révocation de Dorothée Masirika [Cadre de l’AFDC de Bahati Lukwebo] était intervenue dans un climat de méfiance entre le Gouverneur et le parti qui l’a hissé à la tête de la province. Théo Ngwabidje qui avait opté pour le camp dissident de l’AFDC de Néné Nkulu, était accusé de vouloir se débarrasser à tort ou à raison, des cadres de l’AFDC-A de Bahati Lukwebo dans son Gouvernement.

Selon plusieurs sources, la décision avait créé des remous entre l’actuel Gouverneur et le Président du Sénat qui voyait en cet acte une « gifle » terrible venant de son « enfant ». En effet, des proches du Président du Sénat expliquaient alors que Théo Ngwabidje « devait tout » à Modeste Bahati Lukwebo, son « mentor ».

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Cette révocation, tout comme la réintégration, est qualifiée par plus d’un observateur de manœuvres politiciennes.

« Pourquoi attendre une année si le Gouverneur était déjà convaincu que les fautes lui reprochées n’étaient pas réelles ? » se demande un internaute, qui rappelle qu’après la fin de la Coalition FCC-CACH, le Gouverneur Ngwabidje a préféré rentrer dans le camp de Bahati Lukwebo, pour se maintenir à son poste.

« Dès lors, il n’est pas surprenant qu’il commence à réintégrer des agents qui étaient suspendus par ce qu’ils ne faisaient plus partie de son camp, » s’exclame-t-il.

Des dates qui en disent tout ?

Entre-temps, c’est le jour de la signature de l’acte de réintégration qui fait réagir à Bukavu. En effet, le document est signé le 17 mai, jour déclaré chômé et payé sur toute l’étendue de la RDC car, désormais consacré aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo.

Entre-temps, la décision est aussi prise quelques heures seulement après l’arrivée du Président dans le Kivu. Au Sud-Kivu était venu dans une visite privée à sa mère, décédée quelques heures seulement après son arrivée.

Simple coïncidence ? A Nyamoma, plusieurs sources refusent pour le moment de commenter.

Jean-Luc M.

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2 commentaires

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