Plus de 10 ans après, le trafic sur l’axe routier Madiriri-Kalonge-Cifunzi a repris. Ceci est rendu possible grâce au Projet Intégré de Croissance Agricole dans les Grand-Lacs (PICAGL) qui finance les travaux de réhabilitation en méthode semi-mécanisée ainsi que la construction des ouvrages d’art (dalots et ponts) sur cette route.
Longue de 25 kilomètres, la route est déjà réhabilitée jusqu’à 20 kilomètres avec l’apport de l’Office des Routes.
Bien qu’on n’ait pas encore fini les travaux, sur place, on sent les effets induits de ce qui a déjà été fait parce que le trafic a repris. Il y a fluidité de la circulation sur l’axe, alors qu’il y a 10 ou 15 ans les habitants du coin n’ont été capables de faire des mouvements sur cet axe devenu casse-tête vu son délabrement très avancé.
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Les taxis font Bukavu-Kalonge sans difficultés.
Ce constat a été fait vendredi 22 septembre 2023 lors d’une visite sur cet axe par une équipe des journalistes des médias locaux.
Sur place, les travaux sur pistes, l’ouverture des pistes, le reprofilage, le rechargement, l’aménagement des saignées et le compactage sont presque terminés.
Avec 20 kilomètres déjà réhabilités, il en reste 5 kilomètres.
On compte 26 dalots déjà construits alors que 6 autres sont en cours de construction. Les trois ponts prévus sur l’axe sont tous construits et ouverts à la circulation sous la grande satisfaction des usagers qui trouvent en cette réhabilitation, une opportunité pour évacuer leurs produits agricoles vers les centres de commerce.
Satisfaction des conducteurs
Des chauffeurs rencontrés sur l’axe Kalonge ont témoigné sur le calvaire traversé depuis plus d’une décennie sur cet axe. Mais grâce à l’intervention de PICAGL et l’office des routes, ils ne connaissent plus des difficultés majeures.
Muhigirwa Bujiriri, chauffeur de son état loue la qualité des travaux déjà réalisés et plaide pour plus de rigueur dans la réalisation des travaux qui restent à faire.
« La route est aujourd’hui praticable. Avant il y avait de l’eau stagnante par tout mais actuellement il n’y a plus de l’eau sur la route. Le roulement de nos engins ne connaît plus des pannes. Vraiment le travail fait par PICAGL est louable. Ceux qui sont loin d’ici peuvent tout dire mais nous, nous avons connus cette route il y a plusieurs années. Et ce qui est en train d’être fait mérite une reconnaissance », a soutenu Muhigirwa.
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Même sentiments pour Bahati Steve Zakara, chauffeur sur l’axe Bukavu-Kalonge, qui remercie le PICAGL pour la réouverture du trafic sur la route Kalonge-Madiriri-Cifunzi. Celui-ci témoigne que depuis la réhabilitation de cette route, son véhicule est capable désormais de faire 2 à 3 tours en ville.
« Vraiment depuis que les travaux ont commencé sur cette route, le travail de notre côté se passe bien. Nous sommes en train de quitter Kalonge pour Bukavu sans difficultés. Pour moi, c’est comme si je quittais Place-Nyawera-Nguba. Je suis en train de faire moins d’une heure pour arriver à Kalonge. Le trafic est ouvert sauf là où on a mis des buses. Là, il y a le sol rouge qui semble n’est pas être bon pour la circulation. S’ils peuvent améliorer, ça peut être plus simple pour nous de circuler librement. Avant, il fallait un mois aux camions qui quittaient Kalango jusqu’à l’endroit Masanganjiya. Mais aujourd’hui vous me voyez avec un bus et je ne me plains pas. C’est vraiment ça le développement que nous voulons. PICAGL pour nous c’est un sauveur », se contente-t-il.
Comme Zakara, Bonheur Matabishi chauffeur de taxi ne cache pas sa satisfaction. Il propose que certains endroits soient revus.
« Avant nous faisions 4 à 6 jours sur cette route. Aujourd’hui pour Bukavu-Kalonge ça nous prend moins de trois heures. Certes, il y a des endroits qui nécessitent des grands travaux mais il faut reconnaître que ce projet était un besoin pour nous », reconnait Bonheur.
Il fait dire qu’au-delà de l’axe Madiriri-Kalonge-Cifunzi, le projet PICAGL a déjà réhabilité plusieurs autres axes routiers.
Les routes de desserte agricole sont les plus concernées par ces travaux. Au-delà de l’entretien des routes, ces travaux de réhabilitation des pistes en HIMO et en semi-mécanisé ainsi que la construction des ouvrages d’art (dalots et ponts) ont permis de créer 2 822 postes d’emplois directs (dont 638 réservés aux femmes) d’une durée de 4 mois en moyenne auxquels. Des emplois auxquels il faut ajouter 40 autres postes temporaires d’un mois créés dans le cadre de la formation des chefs de chantier.
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Soit un total de 2 967 postes d’emplois directs créés par le projet au Sud-Kivu avec 651 postes réservés aux femmes (22%). Ces postes d’emploi ont été occupés par plus de 6.000 personnes habitant le long des axes routiers réhabilités en usant de la politique de rotation des ouvriers sur les chantiers.