Toutes les activités sociales, éducatives et économiques sont toujours paralysées depuis deux jours à Uvira, dans le Sud du Sud-Kivu, suite à l’occupation de la ville, mercredi 10 décembre 2025, par la coalition rebelle AFC-M23, soutenue militairement par le Rwanda, selon un rapport d’experts de l’ONU.
Des sources civiles contactées par La Prunelle RDC rapportent que plusieurs militaires du mouvement se sont déployés dans différentes communes d’Uvira, créant un climat de peur. Seules quelques boutiques restent ouvertes, tandis que le transport en commun est fortement perturbé en raison du déplacement de nombreux habitants vers Fizi et Baraka, fuyant les affrontements à Luvungi et Uvira et craignant d’autres combats après le repli des FARDC.
« À ce jour, plusieurs écoles restent fermées. Les parents craignent pour la sécurité de leurs enfants et n’autorisent pas leur retour à l’école. Les enseignants attendent également la normalisation de la situation », rapporte un acteur de la société civile sous anonymat.
Comme lors de la prise de Goma et Bukavu, cette occupation entraîne la fermeture des banques, la délocalisation des institutions provinciales à Baraka, un ralentissement des activités commerciales et la crainte de représailles contre certains acteurs de la société civile et défenseurs des droits humains.
De son côté, l’AFC-M23 a lancé un appel aux « wazalendo » encore présents à Uvira et dans ses environs pour qu’ils se rendent rapidement. Le mouvement exhorte également tout détenteur « illégal » d’armes à les déposer afin d’éviter un climat d’insécurité supplémentaire.
Le gouvernement congolais a intensifié la pression sur le plan international, exigeant des sanctions sévères et le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais. Pour de nombreux habitants, le retour à une paix durable dans l’Est de la RDC reste une priorité face à cette nouvelle avancée militaire.