Les Forces politiques et sociales du Sud-Kivu ont exprimé leur rejet catégorique du projet de modification de la Constitution congolaise de 2006, récemment annoncé par le Président Félix Tshisekedi lors de ses discours à Kisangani et Lubumbashi. Dans une déclaration commune, elles qualifient cette initiative d’ « anticonstitutionnelle », « inopportune » et « dangereuse » pour la stabilité de la République Démocratique du Congo.
Les opposants réfutent les arguments du Président Tshisekedi, qui a justifié cette éventuelle réforme en expliquant que la Constitution avait été rédigée par des étrangers et ne correspondait pas aux réalités congolaises. Ils rappellent que la Constitution actuelle est le résultat d’un consensus national, adopté par référendum avec 85 % de oui, et qu’elle consacre des principes démocratiques fondamentaux, comme la limitation des mandats présidentiels (article 70).
Dans leur déclaration, les forces politiques et sociales mettent en lumière les véritables enjeux auxquels la RDC fait face, tels que la crise sécuritaire à l’Est, l’occupation de Bunagana par le M23, et l’insécurité grandissante dans les territoires de Kalehe, Mwenga et Fizi.
Elles soulignent également la dégradation des conditions de vie des Congolais, avec un accès limité à l’eau potable, à l’électricité et à des infrastructures de base, ainsi que l’insécurité économique causée par la corruption et la mauvaise gestion des finances publiques.
Accusant le Président de détourner l’attention des véritables problèmes, les forces d’opposition dénoncent une tentative de prolonger son pouvoir de manière indue à travers cette modification constitutionnelle.
Elles appellent à une mobilisation populaire pour défendre la Constitution et les acquis démocratiques, invoquant l’article 64 de la Constitution, qui stipule que chaque citoyen doit s’opposer à toute prise de pouvoir par des moyens non démocratiques.
« Conformément à l’article 64 de la Constitution, les forces politiques et sociales appellent le peuple congolais à se lever comme un seul homme pour faire échec à ce plan diabolique visant le changement de notre Constitution et qui va consacrer à coup sûr la balkanisation de notre pays, la République Démocratique du Congo. Des manifestations citoyennes à travers toute la Province du Sud- Kivu (la ville de Bukavu, les autres villes et les 8 territoires) seront organisées dans les jours à venir pour défendre notre Constitution et barrer la route à Monsieur Félix Tshisekedi, tout en rappelant qu’il sera seul comptable des conséquences y afférentes ! »
Face à ce qu’elles considèrent comme une dérive dictatoriale, des manifestations seront organisées dans toute la province du Sud-Kivu, notamment à Bukavu et dans ses huit territoires, pour empêcher cette révision.
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Elles rappellent également au Président son serment de respecter la Constitution et soulignent que toute tentative de modification pourrait l’exposer à des poursuites pour haute trahison.
Dans ce contexte de tensions politiques croissantes, les forces d’opposition réaffirment leur engagement à défendre la Constitution et à empêcher tout changement qui pourrait conduire à un prolongement du pouvoir présidentiel, qualifiant ce projet de « coup d’État constitutionnel ».
Enfin, la Société Civile, forces vives du Sud-Kivu, s’est également fermement opposée à toute modification de la Constitution, soutenant ainsi le mouvement contre cette révision.
Message clair : “Pas de changement de Constitution, pas de troisième mandat, pas de présidence à vie en RDC!”
Claudine Kitumaini
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