Intervenons-nous

“Non aux menaces contre nos syndicalistes”, telle est la revendication des enseignants du Sud-Kivu lors de leur sit-in du lundi 14 octobre 2024, devant le bureau de la Sous-Division Educationnelle EPST Bukavu 1, situé dans la commune d’Ibanda, à Bukavu, Chef-lieu du Sud-Kivu.

“Sur recommandation de l’Assemblée Générale, nous sommes ici pour dénoncer les menaces et les intimidations que certaines autorités profèrent, exigeant que les enseignants retournent à l’école alors qu’aucune réponse n’a été apportée à nos revendications”, a déclaré le Rapporteur adjoint du Syndicat des Enseignants à La Prunelle RDC.

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Parmi les revendications des enseignants du Sud-Kivu figurent : un salaire de 500 dollars américains, la suppression des zones salariales, le paiement des Nouvelles Unités (NU) et l’élimination des discriminations entre les “écoles de prestige”.

Avec des sifflets à la bouche et des sachets noirs sur la tête, ils ont exprimé leur détermination en scandant des chants. Ils ont fait savoir qu’à travers toute la province du Sud-Kivu, les enseignants se rassemblent devant les bureaux des sous-divisions pour réclamer leurs droits.

Une enseignante qui a souhaité garder l’anonymat a regretté l’inconscience et l’insouciance des autorités, qui s’approprient une part disproportionnée, oubliant que les enseignants ont également le droit de vivre. Elle a souligné qu’en un mois de grève, aucune autorité ne s’est impliquée, si ce n’est pour proférer des menaces.

“Cela montre leur mauvaise volonté. Ils ne veulent pas nous aider. Comment un enseignant peut-il vivre avec 80 dollars et subvenir à ses besoins ? Entre le loyer, la scolarisation des enfants et la nourriture, ils semblent plus préoccupés par l’achat de maisons à l’étranger et le remplissage de leurs poches, tandis que leurs enfants étudient dans de bonnes conditions. Nous avons été trop patients. Nous avons élu le président Félix car nous avions confiance en lui, mais c’est lui qui nous fait souffrir davantage.”

De son côté, Solange Lubala, enseignante à Bakhita, a rappelé que le salaire décent est un droit pour chaque travailleur et a dénoncé la discrimination dans l’éducation, qui va du niveau national jusqu’à la province.

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“Nous avons décidé de ne pas retourner à l’école sur la base de promesses. Cela fait cinq ans que nous nous sacrifions. Cinq ans de sacrifice, c’est trop. Nous ne voulons plus de promesses. Nous sommes prêts à faire une année blanche tant que les enseignants ne sont pas respectés.”

Par ailleurs, il convient de signaler que la semaine dernière, la Ministre provinciale de l’Éducation avait ordonné, dans un communiqué, aux gestionnaires des écoles de reprendre les cours ce lundi 14 octobre, une mesure qui n’a pas été suivie d’effet par les enseignants.

Vinciane Ntabala

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