Intervenons-nous

Le Ministre provincial de l’intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières monsieur Lwabandji Lwasi Ngabo a  officiellement installé ce lundi 28 septembre 2020 les animateurs de la Commune Rurale de Minembwe dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu.

L’installation est faite en présence d’une forte délégation politico-militaire à Minembwe. Elle est composée notamment des ministres de la Défense et de la Décentralisation Azarias Ruberwa, du Chef d’Etat-Major de l’armée congolaise, du Gouverneur du Sud-Kivu, plusieurs députés nationaux et plusieurs autres officiers de l’armée.

Cette équipe avec celles des villes de Baraka, Uvira et Kamituga avaient été nommées depuis le début de l’année 2019.

Alors que les animateurs de ces villes étaient déjà en fonction, il ne restait donc que ceux de la commune de Minembwe, instable depuis plusieurs années avec l’activisme des groupes armés nationaux et étrangers. D’autres communes rurales créées n’ont jamais reçu des animateurs.

Plusieurs leaders de la communauté banyamulenge espèrent par exemple que cette installation viendra mettre fin à la situation d’insécurité permanente depuis deux ans.

«La population de cette zone longtemps délaissée, espère être soulagée par ces hommes de haut rang. Et veut d’eux une paix durable », espère Aimable Mwungura, un jeune de cette communauté vivant à Bukavu.

D’un autre côté, c’est Manassé Müller Ruhimbika, ancien ministre provincial qui espère que les activités de développement peuvent maintenant commencer.

« Enfin les animateurs de la Commune rurale de Minembwe installés officiellement. Voilà qui s’annonce bien. La Commune peut maintenant commencer ses activités de développement » annonce-t-il sur le réseau social Whatsapp.

L’une des sources d’instabilité dans la région

L’érection de Minembwe comme Commune ne fait pas l’unanimité. Plusieurs acteurs socio-politiques et des organisations indépendantes identifient la nouvelle Commune de Minembwe comme l’une des causes des conflits armés dans la région. 

Dans son « nota bene » du 8 novembre 2019 consulté par Laprunellerdc.info, l’organisation protestante  de défense des droits humains «Héritiers de la Justice» est revenu sur ce qu’elle appelle les «dessous des cartes des conflits armés récurrents dans les hauts et moyens plateaux de Minembwe et de Bijombo en province Sud-Kivu »

« La détermination de la communauté Banyamulenge de voir l’Etat ériger la localité de Minembwe en entité administrative autonome et d’obtenir la tête de l’entité coutumière du groupement de Bijombo au mépris de l’opposition des communautés voisines. La commune de Minembwe, créée par le même Décret du Premier Ministre conférant le statut de ville et de commune à certaines agglomérations de la province du Sud-Kivu notamment Misisi, Kiliba, Sange, Luvungi, Kamanyola, Nyangezi, Kavumu, Nyabibwe, Minova, etc., serait, contrairement aux autres, la seule dotée d’un Bourgmestre nommé par une ordonnance présidentielle signée par l’ancien Chef de l’Etat avant la fin de son mandat en décembre 2018 » écrivait « Héritiers de la Justice » comme 4ème cause de l’instabilité.

Lire aussi: Pourquoi la violence dans les hauts plateaux du Sud-Kivu n’est pas « ethnique » (et autres idées reçues sur la crise)

En octobre 2019, la communauté Babembe,  avait présenté des préalables qui doivent être respectés avant tout dialogue dans cette partie de la province.

Après avoir brossé sur l’historique de ce conflit dans les hauts plateaux de Fizi-Itombwe, la communauté de Babembe disait vouloir que les populations autochtones soient rassurées notamment par “la suppression des dispositions frustratoires du décret créant la commune de Minembwe, changement des commandants mono-ethniques des troupes en fraction dans le territoire de Fizi… ».

Jean-Luc M.

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