Intervenons-nous

La situation sécuritaire dans les territoires de Fizi, Kalehe, Mwenga et Shabunda devient de plus en plus préoccupante, marquée par des violations répétées des droits humains et une insécurité croissante. Ce lundi 30 septembre, la Société Civile du Sud-Kivu a exprimé son indignation face à ces exactions et appelle à une action urgente.

Dans ces territoires, une recrudescence des barrières illégales, payantes et des rançonnements a été constatée. Certaines de ces barrières sont tenues par des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), tandis que d’autres sont contrôlées par des groupes armés.

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À Uvira, la situation est tout aussi alarmante, avec de nombreux cas de vols de bétail, d’assassinats et de banditisme. Le phénomène inquiétant des faux Wazalendo, qui attaquent aussi bien les civils que les militaires, s’intensifie, y compris l’implication de mineurs armés, selon la Société Civile Forces Vives du Sud-Kivu.

Dans le cadre des violations des droits humains, la Société Civile a rappelé un événement tragique qui a récemment secoué la communauté : le meurtre de l’humanitaire Dieudonné Barhondeze Lushombo, abattu par un groupe identifié comme Wazalendo sur l’axe Kalonge-Cifunzi le 19 septembre 2024. La victime laisse derrière elle une veuve enceinte et deux jeunes enfants.

De plus, la population de Bugobe, en territoire de Kabare, dénonce des abus de la part d’un colonel autoproclamé Wazalendo, tandis que des exactions sont signalées à Minova et Lowa-Numbi, impliquant des éléments des FARDC. Ces actes compromettent les relations entre les militaires et les civils, créant un climat de méfiance croissant.

Les pêcheurs du lac Kivu sont également victimes d’attaques, y compris de la part de pêcheurs rwandais, accentuant ainsi les tensions dans la région. Des exactions commises par un bataillon des FARDC, dénommé Satan 2, ont également été signalées, aggravant la situation sécuritaire.

“L’on a également enregistré des exactions de la part d’un bataillon des FARDC dénommé Satan 2 à Minova et Numbi dans le territoire de Kalehe. Cette unité a été mutée de la ville de Goma vers le Sud-Kivu à cause de nombreux cas d’incidents enregistrés de la part de certains de ces éléments ».

La Société Civile recommande aux forces de défense et de sécurité de suivre de près le phénomène des faux Wazalendo, de plus en plus préoccupant, et d’enquêter sur la source de leur approvisionnement en armes. Elle exige qu’un procès en audience foraine ait lieu à Kalonge pour faire justice à la famille de feu Dieudonné Barhondeze, laissant derrière lui une veuve enceinte et deux enfants dont l’aîné a moins de 7 ans.

Il est également crucial de revoir le redéploiement des troupes dans ces quatre territoires, où les incidents sont régulièrement signalés. La justice militaire doit sanctionner sévèrement les éléments indisciplinés des FARDC.

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La Société Civile félicite les FARDC, les policiers et les véritables Wazalendo qui protègent les civils, malgré les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent. Elle appelle le gouvernement congolais à améliorer leurs conditions de vie et de travail. Des activités de rapprochement civilo-militaire à travers le SECAS sont essentielles en cette période post-désengagement de la MONUSCO au Sud-Kivu pour renforcer la protection des civils.

La Société Civile salue la reprise des réunions des Équipes Intégrées de la Transition au Sud-Kivu depuis le 27 septembre 2024 et invite le gouvernement central, les Nations Unies et d’autres partenaires techniques et financiers à honorer les engagements financiers pour rendre effective la feuille de route et le plan d’alignement adoptés à cet effet.

Les attaques contre les pêcheurs du lac Kivu, ainsi que le trafic illicite de minerais et d’autres marchandises en provenance de Bukavu et du Rwanda, doivent alerter les services de défense et de sécurité.

Selon la Société Civile, la COMUBAD (Coordination des mutualités Bashi Bahavu) ne cesse de dénoncer la tracasserie et les exactions menées contre les ambulants et commerçants Bashi, Bahavavu dans le territoire de Shabunda et Mwenga au motif qu’ils ne respectent pas les barrières coutumières pendant les cérémonies. Ce phénomène qui avait disparu un moment resurgit de nouveau

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Dans la chefferie de Wakabango 1er en territoire de Shabunda, la COMUBAD a enregistré 16 cas d’exactions, où les victimes sont contraintes de payer 20.000 FC par passage. À Kitindi, les victimes ont perdu des montres, des téléphones et des chaînes, pour une somme évaluée à 7.969 dollars américains.

Les chefs coutumiers des entités concernées, en collaboration avec la Société Civile, les gardiens de coutumes et les autorités politico-administratives, sont priés d’agir pour mettre fin à ce phénomène. La population doit éviter les discours de haine et de tribalisme, et privilégier le vivre ensemble. Les leaders politiques doivent contribuer à la cohésion sociale et s’abstenir de diffuser des discours de haine ou d’entretenir des groupes armés.

Edith Kazamwali

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