Des membres du Consortium d’organisations des Jeunes et des Mouvements Citoyens du Congo (COJMCO/RDC) ont manifesté ce mercredi 3 Juillet 2024 à Bukavu, Chef-lieu de la Province pour soutenir la stabilité des institutions provinciales.
Commencée à la Place Mulamba jusqu’au Gouvernorat du Sud-Kivu et à l’Assemblée Provinciale, la marche pacifique visait à rappeler aux animateurs des institutions que « la stabilité des institutions provinciales reste et demeure un gage incontournable du décollage de notre Province vers un développement longtemps attendu et souhaité par tous ».
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Sifflet dans la bouche avec des calicots où on peut visiblement lire « nous voulons un climat de paix entre le parlement et l’exécutif », « arrêtez de demander une expérience des 5 ans aux jeunes pour les embaucher », « non aux motions parlementaire », « oui à la sécurité dans la province », « non au tribalisme, oui à la cohésion sociale » et bien d’autres revendications.
Dans ce mémorandum, le Consortium des Jeunes et des Mouvements citoyens est revenu sur les promesses « louables et nobles » pour l’émergence de la province qui tarde à se développer faute de l’insalubrité des institutions provinciales caractérisée par les crises intempestives.
En effet, le Sud-Kivu a été confronté à une crise aigüe créée et entretenue par des animateurs des institutions provinciales. Des confrontations se sont succédé entre l’Exécutif et le Législatif dans un climat de tensions incessantes. Mais pour cette fois, ces jeunes veulent éviter cela. Ils pensent qu’il faut anticiper ces crises qui sont un élément qui met à mal le développement du Sud-Kivu.
« Ainsi, l’idée de renforcer la cohésion dans la province à travers un dialogue permanent a émergé et elle est accueillie par d’aucuns comme voie de sortie de l’instabilité des institutions dans notre province qui sévit depuis plusieurs années empêchant ainsi son décollage. Nous estimons comme déjà affirmé dans nos précédents messages et déclarations que le dialogue est une voie royale et pacifique pour la stabilité des institutions dans notre province. Il est un élément constitutif de tout système démocratique. Avec l’expérience déjà dans notre province, il convient de bien l’appréhender pour qu’il contribue effectivement à la solution des problèmes qui entravent la bonne marche de notre chère province ainsi que son décollage », fait remarquer ce consortium d’organisations des jeunes et des mouvements citoyens revenant sur les promesses du nouveau Gouverneur.
Ces jeunes disent reconnaître et apprécient à leur juste valeur la volonté et les efforts déployés par le Président de la République garant du bon fonctionnement des institutions de la République en vue de garantir la stabilité des institutions en provinces pour leur développement.
« Nous relevons cependant, un malaise lié au manque de consensus entre les leaders des partis politiques et notables du Sud-Kivu après les élections. Chacun de ses personnalités cherche toujours à tirer la couverture vers ses côtés. De nombreux candidats et leaders politiques recourent au débauchage politique pour espérer gagner des postes facilement sur base des promesses irréalisables. Le manque par certains élus des projets concrets pour répondre aux promesses à leurs bases électorales », disent-ils.
Sur le plan socio-économique, le Consortium d’organisations des Jeunes et des mouvements citoyens rappelle que notre province contient des matières premières mais il n’y a pas dans cette province des industries pour la transformation de ces matières. L’on note également le faible taux d’investissement de l’agriculture. Par conséquent, le degré de pauvreté de la population inquiète souvent plus d’un observateur.
L’autre problème c’est le manque des infrastructures de base, les besoins de base de la population (l’alimentation, le logement, l’éducation etc. ne sont pas pris en compte par le programme du gouvernement provincial).
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« La rétrocession et la péréquation qui devraient garantir le développement de notre province bien que rarement envoyée, néanmoins la transparence ainsi que la gestion du peu qui arrive ne rassure pas. Certaines organisations de la Société civile au lieu de remplir la mission leur assignée notamment défendre les intérêts de la population se laissent être manipulées par les leaders politiques pour leurs intérêts politiques »
Sur le plan sécuritaire, le Consortium des Organisations des Jeunes et Mouvements Citoyens du Congo (COJMCO/RDC) relève la présence des groupes armés dans plusieurs parties de la province surtout dans les zones d’exploitation des minerais. Une présence qui déstabilise et insécurise la population.
« La criminalité urbaine de tout genre se développe régulièrement dans la province et la population en supporte le coup dur. Des observateurs pensent que ces pratiques bénéficient souvent l’appui des certains hommes politiques aigris. La justice en province du Sud-Kivu ne rassure pas la population. On reproche à cette dernière le manque d’indépendance vis-à-vis des autres pouvoirs, la corruption, l’impunité et son fonctionnement à double vitesse contre les démunis ».
Pour cette plateforme agissant pour l’Unité, la paix, la dignité, le changement de mentalité et le développement de la jeunesse congolaise, ces préoccupations sont à la base de l’instabilité des institutions provinciales fragilisant ainsi la cohésion sociale, du retard dans le décollage de la province pour son développement longtemps attendu par la population.
D’où la nécessité de privilégier un dialogue permanent dans le respect des prérogatives de chaque institution.
Les principales recommandations !
Le Consortium des Organisations des Jeunes et Mouvements Citoyens du Congo (COJMCO/RDC recommande le respect strict des principes constitutionnels et autres textes juridiques doit être observé par tous car il est le gage de la cohésion, de l’unité et de la stabilité de nos institutions en province.
« La stabilité des institutions doit être fondée sur les valeurs républicaines, notamment l’amour de la province, la justice, la paix et le travail qui doivent être partagées et défendues par tous les filles et fils du Sud-Kivu. C’est pour cette raison que l’esprit de division et d’ethnicisassions des problèmes sociopolitiques ne rime pas avec ces valeurs. Que les personnes nommées à des responsabilités dans la gestion de la chose publique soient capables et honnêtes dans la gestion. Car, il n’est pas acceptable que ceux qui exercent les pouvoirs publics se plaignent avec le peuple de ce qui ne va pas dans leur juridiction. Il faut également souligner le renforcement de l’autorité de l’Etat de manière à rassurer toute la population à la sécuriser. Car, l’Etat implique tout un ensemble de droits et d’obligations vis- à-vis du peuple. De son côté, le peuple, tout en exigeant le respect de ses droits, est dans l’obligation de reconnaître et de remplir ses propres devoirs vis-à-vis de l’Etat. Les initiatives parlementaires ne doivent pas être étouffées ou être fondées sur la haine et le concept courant ôte toi que je m’y mette. Organisation des formations de mise à niveau des agents des certains services étatiques pour la maximisation des recettes comme la DPMR au lieu d’envisager sa restructuration qui créerait les restructurations et chômages au sein de la population », recommande le Consortium d’organisations.
Dans le domaine socio-économique, le consortium d’organisations rappelle que l’avenir cohésif et harmonieux gage de la stabilité de nos institutions exige une économie de développement au grand profit de la population du Sud-Kivu. Cela demande qu’on investisse dans le social de la population, (l’alimentation, la santé, l’habitat et l’éducation), les infrastructures de base, l’enseignement et la santé, la promotion des droits humains et l’égalité du genre etc. qui du reste est en cohérence avec les objectifs de développement durable.
« Promouvoir un plan d’industrialisation des secteurs minier, forestier et des hydrocarbures pour permettre la création d’emplois, le développement des infrastructures et l’augmentation de la richesse. Mettre en place une bonne gestion afin que le gouvernement soit à mesure d’assurer un salaire juste et digne à tous ses fonctionnaires notamment, les enseignants, le personnel médical et autres. La lutte contre la corruption, la fraude et l’évasion fiscale doit être menée efficacement, impartialement et sans complaisance. L’exemple doit venir d’en haut. C’est pourquoi il revient au Gouvernement Provincial et à l’Assemblée Provinciale de donner en premier l’exemple de respect du principe de la redevabilité envers la population ».
Dans le domaine sécuritaire, les jeunes recommandent l’équipement et la formation de la Police méritent une attention particulière du Gouvernement Provincial en vue d’assurer la sécurité des populations victimes des violences dans les cités et les villes.
Les jeunes appellent également la justice à faire correctement son travail en sanctionnant sérieusement les auteurs de l’insécurité dans la province.
Aux autorités politico-administratives militaires, d’envisager des sanctions exemplaires à l’endroit de tout officier militaire et autre qui se trouverait impliqué négativement d’une manière ou d’une autre dans la situation sécuritaire de la province. Ils recommandent aussi de mettre en place un mécanisme permettant l’encadrement des enfants dit de la rue pour réduire la criminalité urbaine ».
« Excellence Monsieur le Gouverneur et Honorable Président de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu, notre province se trouve à un tournant décisif: elle peut réussir un avenir meilleur si toutes ses filles et fils s’engagent à respecter les règles de la démocratie et à observer scrupuleusement les textes législatifs en vigueur dans notre pays. C’est pourquoi, avec l’expérience déjà dans notre province avec les législatures antérieures, nous réaffirmons que la stabilité des institutions provinciales reste et demeure un gage incontournable du décollage de notre Province vers un développement longtemps attendu et souhaité par tous. Nous en appelons vivement à la sagesse et à la responsabilité de tous les élus provinciaux, les membres du gouvernement provincial, la notabilité, etc. Notre vœu est de voir que le dialogue à la première position entre les deux institutions pour des questions touchant l’intérêt de la province en général et de la population en particulier dans le respect des opinions des uns et des autres », recommande le Consortium des Organisations des Jeunes et Mouvements Citoyens du Congo (COJMCO/RDC)
Au Gouvernorat du Sud-Kivu, le mémorandum des manifestants a été reçu par Geneviève Mizumbi, Directrice de Cabinet ad intérim du Gouverneur qui a promis de le remettre à l’autorité provinciale.
La même copie du mémorandum a été déposée à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu.