Intervenons-nous

Le Centre d’Excellence Denis Mukwege (CEDM) a officiellement lancé, mardi 17 juin 2025 à Bukavu, le projet « Heshima kwa Mwanamke » (Respect pour la femme), un programme ambitieux visant à combattre les violences gynécologiques et obstétricales (VGO) au Sud-Kivu.

Lors de la cérémonie tenue dans la salle de réunion du CEDM à Panzi, en commune d’Ibanda, plusieurs partenaires ont répondu présents, notamment des prestataires de soins, des représentants de l’Ordre des médecins et des organisations de la Société Civile.

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Ce lancement marque le début du volet « Lutte contre les VGO » du projet. Il a permis d’établir un cadre de collaboration avec les principaux acteurs du secteur de la santé et des droits des femmes, afin de renforcer la prévention, la prise en charge et la dénonciation de ces formes de violences encore méconnues.

À cette occasion, le professeur Mushagalusa Nachigera, recteur honoraire de l’Université Evangélique en Afrique (UEA), a présenté les résultats d’une étude menée depuis 2023 par le CEDM. Celle-ci révèle que 75 % des femmes interrogées à Bukavu et dans ses environs ont subi au moins une forme de violence gynécologique ou obstétricale.

Ces violences incluent des abus verbaux, psychologiques, physiques et même des cas de viols perpétrés pendant les consultations prénatales, les accouchements ou les suivis médicaux. Malgré leur gravité, ces violences restent peu connues, rarement dénoncées et mal prises en charge.

Pour la Rectrice de l’UEA, Mme Ngongo Fatuma, ce projet est une réponse directe aux souffrances des femmes victimes de VGO. Elle a insisté sur la nécessité de former les personnels de santé, pour qu’ils respectent davantage les droits des femmes et préviennent ces abus. « Ce sont les femmes qui seront protégées si les prestataires sont mieux outillés », a-t-elle souligné.

De son côté, Agino Cécilia, directrice du CEDM, a expliqué que « Heshima kwa Mwanamke » veut faire connaître et reconnaître publiquement ces formes de violences. Le projet prévoit des campagnes de sensibilisation à grande échelle, ainsi que la formation des soignants sur les conséquences des VGO et les moyens de les éradiquer.

Agino Cécilia
Agino Cécilia, Dirctrice du CEDM

« Nous avons commencé par un atelier de restitution des résultats de l’étude, mais aussi de développement d’un manuel de formation. Il était essentiel d’échanger avec les gynécologues, sages-femmes et autres acteurs concernés afin de construire des solutions concrètes », a-t-elle précisé.

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À la fin de l’atelier, des fiches d’engagement de collaboration ont été distribuées aux représentants des structures médicales et à l’Ordre des médecins. Objectif : assurer leur implication active et leur appropriation du projet.

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