Des acteurs de Société Civile et le Gouvernement provincial du Sud-Kivu, s’engagent en synergie à mettre en place un lobby visant à influencer des actions; en vue de l’éradication du phénomène de l’insécurité et des violences contre les femmes accusées de sorcellerie.
Cet engagement a été pris ce mercredi 4 août 2021 après deux jours d’échanges; à travers un atelier stratégique d’évaluation de la situation sécuritaire des femmes, liée aux accusations de sorcellerie.
Après avoir présenté et analysé les résultats atteints par chaque partie prenante en fonction des engagements spécifiques; pris lors de l’atelier de plaidoyer du 1er au 2 mars dernier, les participants dans cet atelier ont affirmé avoir constaté que les résultats atteints par ces derniers sont prometteurs.
Car selon Julienne Baseke, Coordinatrice de l’Association des Femmes de Médias (AFEM); les Groupes d’Alerte Précoce (GAP) ont rapporté ors de l’atelier de mars dernier; une cinquantaine des cas de violences faites aux femmes accusées de sorcellerie dans 3 territoires de la province; mais pour cet atelier du mois d’août, une trentaine de cas seulement ont été rapportés.
Les participants à cet atelier ont considéré ces résultats «prometteurs», comme efforts fournis par le Gouvernement provincial à travers le ministère de l’intérieur; et les députés provinciaux engagés dans le processus, mais aussi des autres parties prenantes engagées dans la lutte contre les violences et la justice populaire; à l’endroit des femmes accusées de sorcellerie.
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Considérant les défis multiformes qui ont limité les résultats attendus par rapport aux engagements des parties prenantes à l’atelier de mars 2021; et prenant conscience des conséquences individuelles, familiales et communautaires de cas d’accusation de sorcellerie, les participants formulés encore une fois des engagements entre autres constituer un lobby; et mener des plaidoyers pour mettre en place des mécanismes institutionnels, légaux et sociaux pour protéger et sécuriser les femmes et enfants accusés de sorcellerie.
Les participants ont à travers un acte d’engagement réaffirmé leur volonté à poursuivre le combat contre toute forme de violence et de justice populaire à l’endroit des femmes accusées de sorcellerie et de mettre en œuvre les stratégies nécessaires pour ce faire.
Ces derniers disent être conscients de leur rôle et responsabilité comme autorités politiques, administratives et coutumières d’une part, et comme des acteurs sociaux d’autre part, pour contribuer au respect des droits de l’homme et à la cohésion sociale.
Dans le même cadre des engagements, les participants ont décidé d’améliorer des actions non encore entamées depuis le commencement de la lutte.
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Pour la continuité et la durabilité du processus, les participants sont engagés d’intégrer dans la planification spécifique de chaque partie prenante; des actions relatives à la problématique des femmes accusées de sorcellerie; en constituant un réseau des représentants des parties prenantes pour un travail permanent d’information et actions conjointes.
Procédant à la clôture de cet atelier, Lwabanji Lwasi Ngabo, Ministre provincial de l’intérieur et affaires coutumières du Sud-Kivu; a tenu à assurer aux participants que le Gouvernement provincial va continuer de jouer son rôle qui est le sien, de protéger et lutter contre l’insécurité et les violences; qui sont victimes d’accusations de sorcellerie sur toute l’étendue de la province.
Le Ministre a promis de continuer de faire à ce que les cadres de base, les chefs de secteur et chefs coutumiers, veillent au strict respect de cette mesure. « Tout chef qui n’observera pas les instructions y afférentes sera conséquent de subir la rigueur de la loi pour insubordination, » a-t-il insisté.
A noter que cet atelier stratégique d’évaluation s’est tenu dans la ville de Bukavu du 3 au 4 août 2021. Il a été organisé par AFEM sur appui financier d’Internews. Y ont pris part, les représentants du Gouvernement provincial et des services techniques, les députés provinciaux, les services de sécurité, la Société Civile, les confessions religieuses, les institutions supérieures et universitaires, les médias, les autorités locales, territoriales et coutumières, mais également des membres des communautés réunis dans les Groupes d’alerte précoce.
Bertin Bulonza