Voici le 25ème épisode de votre chronique « Mon point de vue » de ce dimanche 6 mars 2022. Dans ce nouveau numéro, le Révérend Nicolas Kyalangalilwa revient sur la flambée des prix des denrées alimentaires au Sud-Kivu depuis quelques temps.
Depuis quelques jours, l’on observe une flambée des prix des denrées alimentaires ainsi que d’autres produits de base dans la ville de Bukavu. Par exemple un Sac de sucre de 50Kg qui coutait il y a quelques semaines 40$, revient aujourd’hui à 55 $ soit une augmentation de presque 38%. Un bidon d’huile de 20 litres qui se vendait à 30$ s’achète aujourd’hui à 45$ soit une augmentation de 50% et un sac de riz de 50 Kg qui se négociait autour de 18$, s’obtient aujourd’hui à 22$ soit une augmentation de 23%.
Un pain qui coutait 2000 Fc, revient maintenant à 2500 Fc soit une augmentation de 25%. Ces augmentations de prix vont au-delà des normes acceptables surtout que cette flambée des prix s’est observée sur un laps de temps (moins d’une semaine). Il est presque certain que ce phénomène va s’étendre et se répercuter sur les autres villes de la province du Sud-Kivu, s’il ne l’a pas déjà fait.
Quelles sont les causes de cette flambée des prix uniquement dans la province du Sud-Kivu ?
Certains attribuent ce changement a l’augmentation du prix du litre de carburant. Le raisonnement est que la hause du prix du carburant a conduit à la hausse des tarifs de transport et donc des prix des denrées sur le marché.
Ceci peut être une possibilité. Cependant quand on y pense, cette logique ne convainc pas. Le litre de carburant a augmenté oui mais il n’a pas encore augmenté à des taux similaires à ceux observés pour plusieurs produits. Certes les stations semblent ne pas être approvisionnées en carburant probablement à cause des évènements qui nous dépasse encore mais cette surenchère des commerçants ne s’explique pas du tout.
Cette flambée des prix serait acceptable si le prix du carburant avait augmenté pendant un temps. Mais la vérité est qu’il n’y a que presque une semaine et demie depuis que le carburant se fait rare dans la ville. Veut-on donc nous dire que tous les commerçants de Bukavu n’ont pas de stock et que tous ont décidé de se réapprovisionner cette semaine ?
Pourquoi les denrées produites localement sont aussi affectées par cette hausse des prix ? Je ne le crois pas.
Il sied donc ici d’inviter les opérateurs économiques par le biais de la FEC et le gouvernement congolais à prendre des mesures qui s’imposent pour éviter que cette flambée des prix ne devienne chronique appauvrissant une certaine catégorie des gens et enrichissant certains operateurs économiques.
Il en va de la sécurité de nos citoyens et de la stabilité sociale de notre province.
Des solutions idoines doivent être trouvées dans le plus bref délai pour nous éviter le pire. Après la cacophonie et l’instabilité institutionnelle et politique en province, la dernière des choses que l’on voudrait voir, c’est une instabilité sociale qui, elle, serait plus difficile à gérer et à calmer.