Intervenons-nous

La délégation ukrainienne a clôturé son séjour ce jeudi 19 septembre 2024 à l’hôpital général de référence de Panzi, dirigé par le célèbre gynécologue, le Docteur Denis Mukwege. Après une semaine d’échanges d’expériences sur la prise en charge des survivantes des violences sexuelles durant les conflits, la délégation, composée de survivantes, d’acteurs politiques, de prestataires de services et de membres de la Société civile, s’est dite fière du modèle holistique de soins proposé par les Fondations Panzi et Mukwege.

Lors d’une conférence de presse de clôture tenue ce même jour, la délégation a annoncé que, selon les statistiques, au moins 316 survivantes de violences sexuelles liées aux conflits ont été enregistrées en Ukraine. Parmi ce chiffre, 114 sont des hommes, 202 des femmes et 15 des mineurs.

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Pour le chef des services sociaux en Ukraine, après trente ans de guerre en République démocratique du Congo et dix ans de conflit dans leur pays, il était crucial de s’inspirer du modèle de prise en charge des survivantes de l’hôpital de Panzi.

« Je suis convaincu que cette coopération entre l’Ukraine et le Dr Denis Mukwege sera bénéfique. Les membres de la délégation ont approfondi leurs connaissances sur la prise en charge holistique, et chacun pourra utiliser ces éléments dans son travail. »

Il a remercié toute l’équipe de la Fondation Panzi pour l’accueil chaleureux et a promis de poursuivre la coopération entre les deux parties.

Prenant la parole, le Dr Denis Mukwege a affirmé que des échanges constructifs avaient eu lieu avec les équipes de médecins, de psychologues, d’avocats, d’assistants psychosociaux et d’experts socio-économiques.

Le prix Nobel de la paix 2018 a précisé que les premiers contacts avec des survivantes ukrainiennes avaient eu lieu en 2014 lors d’une visite à son hôpital.

« Quand on parle de la violence sexuelle en Ukraine, beaucoup pensent que cela a commencé en 2022. Pourtant, c’est depuis 2014 que la partie Est a été envahie, et nous avons eu nos premiers contacts avec des femmes ukrainiennes, dont une qui est venue me voir. C’est une précision importante, car on tend à effacer six ans de souffrance du peuple ukrainien. Dès la première invasion, les femmes de ce pays ont souffert de violences sexuelles. »

Le gynécologue congolais a exprimé son enthousiasme à accueillir la délégation et à partager des expériences mutuelles, tout en reconnaissant la contribution significative de l’Ukraine durant les échanges. Pour Denis Mukwege, cette visite est un signe de solidarité internationale.

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« C’est un signe qui transcende les frontières lorsque l’on souffre. Cela montre qu’ensemble, nous pouvons partager nos forces et nos connaissances, non seulement pour nos propres intérêts, mais pour l’intérêt de l’humanité commune. »

 Cette visite souligne les causes communes des deux pays, tous deux touchés par des violences sexuelles et des violations des droits humains aux yeux de la communauté internationale. Elle a été facilitée par la Fondation Mukwege.

La présence de cette délégation met en lumière la nécessité d’un engagement mondial actif pour mettre fin à la guerre injuste imposée, d’une part par le Rwanda en RDC et, d’autre part, par la Russie en Ukraine.

Il convient de préciser que la délégation ukrainienne est arrivée le lundi 16 septembre au Sud-Kivu pour s’inspirer du modèle de l’Hôpital Général de Référence de Panzi dans la lutte contre les violences faites aux femmes durant les conflits armés.

Séraphin Mapenzi

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