13 jugements de condamnation, et 3 acquittements, ainsi s’est soldée, ce mardi 20 octobre, l’audience foraine organisée à Minova par le Tribunal de Grande Instance de Kavumu, avec l’appui de la Fondation Panzi.
Après exactement une semaine qu’aura duré la foraine, les 16 prévenus accusés de violences sexuelles, qui ont défilé devant les deux chambres du Tribunal de Grande Instance de Kavumu, savent chacun ce qui l’attend désormais. 13 condamnations, dont les peines varient entre 10 et 3 ans de servitude pénale principale, ainsi que des dommages et intérêts compris entre 1000 à 5000 dollars américains, résument les sentences qui ont été prononcées.
Parmi ceux-ci, un cas parait particulièrement remarquable. Il s’agit de la condamnation du nommé Baraka Nakabulo (Photo). Ce jeune âgé d’une vingtaine d’années a été condamné pour viol contre trois jeunes garçons mineurs, dont le plus grand est âgé de 15 ans. Alors que le ministère public avait requis à son égard, une condamnation à la peine maximale, avec des circonstances aggravantes [motivées par le fait que l’homosexualité fâche les traditions africaines], le Tribunal de Grande Instance de Kavumu siégeant à Minova n’a retenu finalement que 7 ans d’emprisonnement contre ce jeune, qui n’a nié aucun des faits mis à sa charge.
En effet, Baraka Nakabulo a, au cours de l’instruction de son dossier, brillé par l’acceptation des faits commis par lui, à Numbi [dans les hauts plateaux bordant Minova], et implorait toujours l’indulgence du Tribunal, ainsi que la clémence divine afin de se libérer de la possession du « démon d’homosexualité ». Cette coopération avec les instances judiciaires aura sans doute concouru à la baisse de rigueur de la part du Tribunal, a dû appliquer des circonstances atténuantes à l’égard du jeune garçon.
En outre, des cas de violences sexuelles à l’égard des jeunes filles mineures ont majoritairement retenu l’attention du Tribunal. En l’occurrence, Sieur Kafupi alias Pekos, a écopé de 10 ans d’emprisonnement, en guise de châtiment pour avoir abusé de l’innocence d’une fillette âgée de 5 ans. Ce quadragénaire, célibataire mais père de plusieurs enfants, avait abusé de sa victime pendant qu’il s’était fait inviter dans sa famille pour acheter du vin local [genre Kargazok].
A la levée de la dernière audience, la maman de l’innocente victime, également partie civile dans ce dossier, a loué l’action du tribunal.
« Mon enfant avait été violée par cet homme de 45 ans. Comme l’Etat a jugé bon de le condamner à 10 ans de prison, je me sens partiellement soulagée », a confié à votre média, la maman de l’enfant victime. La joie de cette dame ne sera complète que quand elle verra la peine attribuée à Kafupi, être confirmée au second degré.
Cette audience foraine, ayant des visées pédagogiques, s’est tenue à Minova, cité de provenance de la plupart des prévenus. Pour le Tribunal de Grande Instance de Kavumu, qui a organisé cette audience publique, la population doit retenir le vibrant message véhiculé par cette vague de condamnation, et éviter de s’adonner à des actes de violences sexuelles, tant à l’égard des petites filles qu’à l’égard des femmes adultes.
Se confiant à la presse, le Président ad intérim du TGI Kavumu, Chadrack Mwenyimali Balemba, a voulu interpeller la population à « prendre en compte la gravité qu’il y a, s’agissant de la loi qui punit les actes de violences sexuelles ».
Notons que seuls 16 de 20 prévenus attendus ont pu se présenter à l’audience foraine de Minova, et y ont été jugés. Si l’on en croit le président ad intérim du Tribunal, cette disparité est due au fait que qu’un détenu se serait évadé à la prison de Kalehe, et 3 autres n’ont pas pu être extraits, car détenus dans des maisons carcérales difficilement accessibles, à l’instar de la prison de Bunyakiri.
La Rédaction