Des forces vives du Sud-Kivu demandent que la ville d’Uvira soit désenclavée le plus tôt possible, et qu’elle soit déclarée « ville sinistrée », face au problème des inondations qui y sont devenues récurrentes, et des problèmes liés aux infrastructures. Selon elles, les autorités devraient prendre des mesures urgentes, pour pallier à cette situation.
C’est ce qu’indique une déclaration lue ce lundi 6 septembre 2021 par le Président du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu, et signée notamment par l’église catholique d’Uvira, la NDSCI, la Société Civile forces vives, l’église protestante, et plusieurs autres structures.
Ces organisations de la Société Civile disent constater que sur le plan environnemental, le lac Tanganyika impose à la population d’Uvira un train de vie qui s’expose à des maladies hydriques, dues notamment aux montées permanentes des eaux, qui causent des inondations.
«Plusieurs habitations au bord du lac sont aujourd’hui englouties, rendant une partie non négligeable de la population sinistrée, et pour voie de conséquence sans abri, soumise à toutes sortes d’intempéries,» fustigent-t-elles.
Sur le plan des infrastructures, les forces vives du Sud-Kivu soutiennent que la ville d’Uvira traverse actuellement une période assez critique de son histoire : «toutes ses infrastructures routières sont dans un état de délabrement très avancés, avec un impact négatif sur toute la population frontalière d’Uvira et du Sud-Kivu», explique cette déclaration.
Selon elles, toutes les voies d’accès et de sorties de cette ville sont dans un état de délabrement «indescriptible,» ce qui fait que les transactions commerciales connaissent un ralentissement, fautes des infrastructures routières pouvant approvisionner la population.
«Concrètement, voici la situation sur terrain à titre illustratif : Situé à 120 km de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, elle est desservie par la route nationale numéro RN5 : route actuellement en délabrement très avancé. De Bukavu, à l’escarpement de Ngomo impraticable plus ou moins 55km. Les ponts de Sange, Mutarule, Kiliba ainsi que Runingu sont soit coupés soit en délabrement très avancés. Il sied de signaler que ces tronçons très fréquentés sont devenus une source majeure de souffrance de la population du Sud-Kivu,» dit cette déclaration.
Et d’ajouter : «La ville d’Uvira est situé à 88 km de la ville de Baraka dans le territoire de Fizi om se poursuit la RN5. Malheureusement ce tronçon est coupé par la montée des eaux du lac au niveau de Lwanga, où on déplore beaucoup d’accidents et des renversements des véhicules dans le lac Tanganyika. La situation de la ville d’Uvira à 26.5 km de la ville de Bujumbura, la capitale du Burundi, est considérée comme le prolongement de cette capitale, de par sa proximité avec cette dernière. A cause de la pandémie de la Covid-19, la frontière était fermée, rendant ainsi les échangés transfrontaliers tant commerciaux que touristique très difficiles,» fustigent ces organisations.
Les forces vives du Sud-Kivu exhortent toutes les structures humanitaires ou de la société civile installées à Uvira et ses environs à exercer leur influence sur les décideurs, ayant l’aménagement du territoire dans leur gestion, afin qu’ils puissent accorder toute leur attention à ce cri d’alarme de la population de cette ville.
Elles sollicitent également l’implication personnelle du Chef de l’Etat Felix Tshisekedi, pour le désenclavement d’Uvira, l’une des grandes villes du Sud-Kivu.
Amato Byubwe
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