Le gouvernement de Jean-Jacques Purusi a totalisé ce dimanche 6 octobre 2024 ses cent premiers jours. À cette occasion, certains habitants de Bukavu, interrogés par La Prunelle RDC, ont partagé des avis divergents sur ce gouvernement récemment élu. Nombreux estiment qu’il y a encore beaucoup à faire.
Un commerçant, qui a requis l’anonymat, estime que le gouverneur n’a rien accompli depuis qu’il est à la tête de la province, n’ayant réalisé aucune des promesses faites à la population.
« Jusqu’à présent, je n’ai rien vu. Tout ce qu’il a dit qu’il allait réaliser n’a pas été fait. Par exemple, la construction de la RN2, et les gens en souffrent toujours ! L’insécurité s’accroît de plus en plus, et le chômage, n’en parlons même pas ; il y a encore des pourparlers, des choses dites mais non faites », déclare-t-il.
En revanche, Jolie Masika, une vendeuse d’avocats, estime que Jean-Jacques Purusi fait de son mieux pour organiser la province, qui était déjà en délabrement sur le plan des infrastructures.
« Je remercie le Seigneur, car le gouverneur nous a construit des routes, en particulier celle de l’ISP. Quand on y passait, c’était la catastrophe, mais pour le moment, tout va bien », dit-elle.
Elle appelle le gouverneur à ne pas s’arrêter là et à continuer jusqu’à ce que toute la ville soit propre.
Pour sa part, un enseignant de la même ville estime que l’applicabilité des promesses faites par le gouverneur n’est pas effective.
« Les enfants sont toujours à la maison. C’est une situation nationale, mais il devrait faire quelque chose et compatir avec les parents. En ce qui concerne les infrastructures, nous avons observé le lancement de travaux qui sont inachevés », estime-t-il.
Rose, elle, est aussi enseignante dans une école de la ville. Elle fait remarquer que le gouvernement Purusi n’a pas trouvé de mécanismes pour apaiser la colère des syndicats.
« Je pense que nous sommes dans la mauvaise voie. Le gouverneur Jean-Jacques Purusi n’a visiblement pas d’idées pour sauver le secteur éducatif. On n’a pas vu non plus d’intenses négociations pour aider à résoudre la crise qui dure depuis plus d’un mois depuis la rentrée scolaire. Pour moi, c’est un échec. Certes, on le voit parler avec la population, mais cela ne suffit pas », dit-elle.
Les infrastructures, la sécurité, l’eau, le transport en commun et d’autres problèmes préoccupent le citoyen lambda.
« S’il pouvait même faire respecter la mesure qui fixe les tarifs dans le transport en commun, je l’aurais applaudi. Mais chaque soir, je paie le triple du prix fixé par la mairie. Même cela est difficile. Le désordre est criant dans le secteur du transport. Regardez ce qui s’est passé sur le lac Kivu (faisant référence au récent naufrage). Je n’ai rien vu encore. J’espère qu’il va commencer le travail », dit Julien, étudiant à l’Université Officielle de Bukavu et vivant sur l’axe Place-Bagira.
De nombreux autres habitants, qui s’intéressent généralement à l’actualité politique en province, estiment que le manque de consensus dans la mise en place du gouvernement et de son cabinet ne crée pas la cohésion nécessaire pour le développement de la province.
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