De violents affrontements ont opposé, ce mercredi 4 juin, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23-AFC) aux miliciens Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP-Wazalendo) dans le groupement Irhambi-Katana, au nord du territoire de Kabare, dans la province du Sud-Kivu.
Selon des sources locales jointes par La Prunelle RDC, les combats ont débuté peu après 12 heures 5, lorsque des éléments du M23 ont été aperçus au centre commercial de Katana. Les Wazalendos, présents dans les environs, ont immédiatement ouvert le feu, entraînant un affrontement armé avec usage d’armes lourdes et légères.
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La fusillade, qui a coïncidé avec le jour du marché Rukungwa, a plongé la population dans la panique, paralysant les activités commerciales, scolaires, sanitaires et le transport en commun. Les combats ont duré jusqu’aux environs de 21h, laissant place à un calme précaire.
Deux civils, dont un jeune garçon et une femme, ont été tués par des balles perdues près du parking de Goma, rapportent les sources locales.
Les hostilités ont également entravé le déplacement de plusieurs élèves finalistes en route pour les centres d’examen de Mwanda et Mugeri, dans le cadre des épreuves hors-session de l’Examen d’État. Certains ont dû attendre pendant des heures chez des voisins ou dans les centres, dans une atmosphère d’incertitude et de peur.
Le matin du jeudi 5 juin, la population s’est réveillée sous tension, redoutant de nouveaux affrontements. Des rumeurs faisaient état de mouvements de combattants du M23 aperçus à pied vers Kayandja, en direction de Katana. En conséquence, les écoles sont restées fermées, les commerces n’ont pas rouvert et le transport en commun était au ralenti. Le centre de Katana ainsi que les villages de Chahoboka, Chebirema et Chelulimi étaient quasiment déserts.
Face à cette situation, les habitants d’Irhambi-Katana et des villages environnants appellent à une cessation immédiate des hostilités. Ils dénoncent la transformation de leur milieu en champ de bataille depuis plus de deux mois, et réclament que les combats se tiennent loin des zones densément peuplées.
Ces affrontements surviennent alors que le gouvernement congolais et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon l’ONU, sont engagés dans des négociations à Doha (Qatar) et Washington (États-Unis) pour tenter de trouver une solution à la crise sécuritaire qui mine l’est de la RDC depuis plus de trois décennies. À ce jour, aucun accord concret n’a encore été conclu.