Dans un contexte marqué par la montée de la désinformation en période de crise sécuritaire, 25 journalistes du Sud-Kivu participent depuis ce mercredi 25 juin 2025 à une formation sur le Fact-Checking (vérification des faits), organisée par l’Association des Femmes des Médias (AFEM) en partenariat avec la Coopération suisse (DDC).
L’atelier de trois jours se tient dans la commune d’Ibanda, à Bukavu, dans le cadre du projet « Médias professionnels et inclusifs pour la promotion de la redevabilité sociale, de la démocratie, de la cohésion sociale et de la bonne gouvernance au Sud-Kivu ».
Il vise à renforcer les compétences des journalistes en matière de vérification d’informations, notamment en ligne, dans un environnement de plus en plus dominé par les manipulations et les fausses nouvelles.
Dans son intervention, Gustave Katsuva, journaliste et formateur spécialisé en Fact-Checking, a insisté sur l’urgence de promouvoir une information crédible, surtout dans un contexte de guerre comme celui de l’Est de la RDC.
« Nous sommes dans un contexte de conflit. Et dans chaque guerre, la vérité est toujours l’une des premières victimes. En tant que journalistes, nous devons fournir des informations vraies, vérifiées et utiles, car une fausse information peut coûter des vies », a-t-il déclaré.
Le formateur a également mis en garde contre les conséquences graves de la désinformation et de la mésinformation, soulignant que les journalistes doivent désormais être capables de détecter, déconstruire et corriger les fausses informations qui circulent, notamment sur les réseaux sociaux.
Les participants sont aussi initiés aux outils numériques et logiciels permettant de vérifier l’authenticité des contenus, qu’il s’agisse de textes, images ou vidéos. L’intelligence artificielle, de plus en plus utilisée pour diffuser des contenus manipulés, est au centre des préoccupations abordées durant cette formation.
Lire aussi : Bukavu : 25 journalistes formés par AFEM sur leur rôle en période de conflit
« L’intelligence artificielle a ouvert la voie à de nouvelles formes de désinformation. Il est impératif que les journalistes sachent reconnaître et vérifier ces contenus. Cette formation leur donnera les compétences nécessaires pour cela », a précisé Katsuva.
Cette initiative intervient alors que le pays, notamment les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, est confronté à une grave crise sécuritaire. Dans ce climat tendu, la diffusion d’une information fiable est cruciale pour maintenir la cohésion sociale et prévenir les tensions.