Intervenons-nous

21 plaintes pour traite de personnes ont déjà été déjà déposées par les victimes au Parquet de Bukavu. L’information a été livrée par l’Union des Juristes Engagés pour les Opprimés, la Paix et le Développement (UJEOPAD), lors d’une conférence de presse tenue à Bukavu, à l’issue de la formation des magistrats sur la traite des personnes dans la province du Sud-Kivu.

Cette formation des magistrats, mise en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avec le financement du Gouvernement norvégien, a eu lieu du 7 au 8 mars 2023.

Me Marcellin Kabugu, Chargé des projets à UJEOPAD, affirme que les plaintes ont été déposées jusqu’au 28 février dernier, et les confirmations ont été faites jusqu’au 8 mars 2023. Celui-ci appelle la justice à s’activer pour mener des investigations sérieuses au regard de ces plaintes, dans le but de démanteler les réseaux mafieux qui sont impliqués dans cette traite des personnes.

De sa part, Abedi Sikofu, Substitut du Procureur général près la Cour d’appel du Sud-Kivu, est revenu sur la loi modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal, en matière de la prévention et de la protection de la traite des personnes, qui a été promulguée par le Chef de l’Etat en décembre 2022.

Selon lui, cette loi prévoit la condamnation de 10 ans à la perpétuité, de toute personne reconnue coupable de traite de personnes en RDC. Des amendes allant de 15 millions à des centaines de millions de Francs Congolais sont également prévues. Il promet l’implication de la justice, qui a déjà entamé des enquêtes dès la réception de ces plaintes.

Mais selon lui, ce genre d’enquêtes peut prendre un peu plus de temps, vu qu’il s’agit des réseaux bien organisés, même au niveau international. «Nous allons partir avec les mêmes méthodes que nous avons utilisés dans la lutte contre les violences sexuelles, notamment le viol au Sud-Kivu. Nous encourageons les victimes et les gens qui ont connaissance de ces genres d’actes à informer la justice pour combattre ce phénomène qui prend de l’ampleur,» a-t-il indiqué.

De sa part, Dr Ely Thelo, Conseiller technique à l’OIM, a indiqué qu’un mécanisme est déjà mis en place, en vue de la protection des victimes qui ont porté plainte.

«Nous nous rassurons, en collaboration avec la Division provinciale des affaires sociales, que chaque victime ait une assistance holistique : Juridique, mais aussi la réinsertion économique ou l’apprentissage selon le cas. Plus de 50 millions de personnes sont victimes de la traite de personnes dans le monde, la plupart étant des femmes et des enfants. Et la RDC n’est pas épargnée, car 50% des victimes de viol sont aussi souvent victimes d’exploitation ou esclavage sexuel. Et plusieurs enfants mariés sans avoir atteint l’âge de la majorité sont aussi victimes de cette traite de personnes,» a-t-il indiqué.

Mme Judith Kambote, Directrice de l’UJEOPAD, et Gobi Kikuti, délégué de la Présidence, ont aussi pris part à cette conférence. Ce dernier a promis l’implication de la Présidence de la RDC, afin que tout individu impliqué dans la traite de personnes en RDC soit traduit en justice, peu importe son rang.

Signalons que la loi sur la traite de personnes en RDC récemment promulguée, proscrit l’esclavage et les pratiques analogues, ainsi que le traitement cruel, inhumain ou dégradant, de même que le travail forcé. Ainsi, certaines infractions du code du travail sont désormais punissables par le code pénal.

Museza Cikuru

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